Fès : Etat de siège au Lidou et longue nuit pour les victimes


M-E
Mercredi 18 Mai 2011

Fès : Etat de siège au Lidou et longue nuit pour les victimes
Véritable état de siège, lundi soir au niveau du quartier Lidou. Les heures de cette nuit ont été les plus longues pour les étudiant(e)s de Dhar Mehraz à Fès et les acteurs des droits humains. Une atmosphère lugubre qui impactera certainement la période des examens dans cette grande cité universitaire, mais aussi la situation générale dans la ville.
Que s’est-il passé ? Une manifestation organisée par les étudiants vers 21h  s’est achevée sur une intervention musclée des forces de l’ordre. Les étudiants voulaient sortir de leur cité, pour prendre la direction du centre-ville. Au niveau du quartier Lidou, un important effectif des forces de l’ordre a stoppé net le mouvement des étudiants. Des affrontements ont eu lieu dans les ruelles avoisinantes. Les étudiants déplorent plusieurs blessé(e)s dans leur camp. Si aucune  arrestation n’a eu lieu, la consigne, par contre, consistait à violenter tout ce qui bouge. Les ruelles du quartier Lidou et d’Atlas ont été le théâtre d’une série de poursuites.
La violence n’a pas épargné des membres de l’Association marocaine des droits humains qui suivaient de près cet événement. Venant au secours d’une jeune victime passée à tabac près du pont Lidou, Abdelmajid Lotfi et Ahmed Baghdadi, membres du bureau dirigeant de l’AMDH-Fès ont prié le Commandant Boulhbach, présent sur place, d’appeler une ambulance…mais ils ont été malmenés sans pitié par des éléments des forces auxiliaires. Coups de pied et de gourdins seront leur lot. Suite à ses blessures au niveau de la tête et de multiples lésions, Abdelmajid Lotfi, sera évacué vers l’hôpital Al Ghassani. « On l’a laissé noyé dans son sang, sans lui porter secours. L’agression était doublée d’une violence verbale contre le Mouvement du 20 février », a indiqué Khalid Abdelmoumen, président de AMDH-Fès, lui-même victime d’un coup à l’avant-bras et d’une confiscation de son téléphone portable. «Fini ce jeu d’enfant», aurait dit un officier de police, selon des témoins. 
Jusqu’à 1h du mardi matin, les couloirs du service des urgences d’Al Ghassani étaient envahis par des acteurs de la société civile. Les étudiants blessés avaient peur de se rendre à l’hôpital pour se faire soigner. Selon des habitants du quartier Lidou, l’atmosphère qui règne dans la cité universitaire et les quartiers environnants laisse augurer d’éventuels affrontements.


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