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Fenêtre : La sagesse de l’ArtJeudi 18 Février 2010
Selon Le Petit Robert, l’art c’est « chacun des modes d’expression de la beauté». L’art, suivant cette définition, est la métaphore de la production du beau, le sublime, comme étant le contraire du laid, le profane. A l’encontre de la laideur qui traduit la part chimérique et disgracieuse de l’expérience humaine dans le monde, l’art, éloge du beau, définit l’invisible, le transcendantal et le mystérieux qui structurent la vérité humaine. Dans cette perspective, penser l’art se veut essentiellement penser la face cachée de la vie, sa face illuminée et éclairée qui permet à l’être de transcender loin des métamorphoses du monde. L’art est, donc, la preuve juste de la sensibilité et de l’humanisme de l’Homme. L’art sauve l’homme de la lourdeur du quotidien et lui permet de fuir ses peurs, ses craintes et ses doutes. La vie humaine serait monotone et affreuse si ce n’était l’intervention de l’art dans la vie. Tout se passe ici comme si l’art, métaphore du possible, était le secret d’être-en-vie. En effet, l’art est intrinsèquement lié à la vie humaine dès lors qu’il la façonne et la range afin d’en faire un sanctuaire où pullulent joie, fierté, épanouissement, paix et sûreté. L’art s’avère être, à plus forte raison, la manifestation pure et nette de l’expérience de l’intériorité, expérience maximale d’exister. La pratique artistique permet à l’être, en effet, de se sublimer tout en sublimant ses sentiments, ses sensations et ses émotions. Ci-gît, précisément, non seulement la fonction cathartique de l’art, mais surtout sa portée vertueuse en tant que medium assurant à l’homme le passage de l’expérience de l’extériorité à celle de l’intériorité. L’art permet le rapprochement et donc la réconciliation de l’être avec son essence. Outre ce, l’art a le mérite de rapprocher les cultures et donc de participer à l’éloge de l’Universel. Dans cet esprit, musique, peinture, théâtre, littérature, cinéma et bien d’autres formes de l’expression artistique, ne sont en fait que la mise en œuvre de la voix humaine qui s’adresse à l’homme quel qu’il soit et là où il se trouve. La sagesse de l’art n’est autre que sa leçon éternelle : libérer l’homme des sentiments de la haine et de la xénophobie et, par là même, l’initier à la pensée plurielle. C’est bien là où réside la fonction symbolique de l’art, fonction rédemptrice de l’être de la turpitude et des anomalies de l’existence. Epiphanie de la vie dans ses connotations spirituelle et esthétique, ridiculisation de la mort dans ses acceptions chaotique et sépulcrale, l’art s’avère être le passage de l’homme du néant à l’être. Il s’agit en définitive d’une danse interne qui s’opère grâce à la fonction essentielle des sens. Tout s’enchevêtre là en vue de faire de l’art un carrefour opérationnel de synthétisation des lois sensorielles qui stimulent le besoin d’être humain. De la vue au toucher tout en passant par l’ouïe, l’odorat et le goût, les cinq sens de l’homme se trouvent imprégnés d’une expérience on ne peut plus intense susceptible de libérer les expériences méditative et intuitive de l’être. Que ressent-on lorsqu’on médite une toile ? Que ressent-on lorsqu’on écoute une musique ? Que ressent-on lorsqu’on lit une poésie ? L’expérience nous apprend que vivre un moment artistique crée, chez l’être, une jouissance esthétique hors de pair. Si Nietzsche disait que la vie sans musique serait une erreur, il est tout à fait légitime de dire que la vie sans art est l’erreur la plus terrifiante qui soit. L’art dévoile les énigmes de l’être, excite l’inconnu qu’il est et programme son désir de se reconnaître. Dépourvu de tout impératif moral ou rationnel, dépourvu de toute contrainte idéologique ou raciale, l’art est, tout compte fait, le sage péché qui délivre de la servitude et guérit de l’ennui…
Atmane Bissani
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