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Les élections législatives du 29 avril n'ont été qu'une formalité pour Faure Gnassingbé, à la tête du Togo depuis 19 ans après avoir succédé à son père Eyadéma Gnassingbé, lequel avait tenu d'une main de fer le pays pendant près de 38 ans.
Après avoir étudié quinze années à l'étranger et décroché un diplôme de gestion à Paris et un MBA de la George Washington University aux Etats-Unis, "Bébé Gnass", comme ses adversaires politiques l'appelaient avec condescendance, s'est hissé au sommet de l'Etat en 2005 juste avant son quarantième anniversaire, à la mort de son père. Son élection avait été émaillée par des violences ayant fait entre 400 et 500 morts selon l'ONU.
Quatre ans plus tard, il n'a pas hésité à envoyer en prison pour 20 ans l'un de ses demi-frères, Kpatcha, pour "tentative de coup d'Etat". Ce célibataire endurci sans descendance officielle a été réélu à quatre reprises dans des scrutins toujours contestés par l'opposition qui a dénoncé systématiquement fraudes, irrégularités et répression.
A ses détracteurs qui l'accusent d'autoritarisme, il répondait calmement à l'AFP en 2020 ne pas se "sentir l'âme d'un dictateur". Une nouvelle Constitution adoptée par les députés togolais le 19 avril a aboli l'élection du chef de l'Etat au suffrage universel, et institué un régime parlementaire et non plus présidentiel.
L'opposition y voit un moyen pour M. Gnassingbé de se maintenir indéfiniment à la tête du pays, tant les nouvelles dispositions lui sont favorables. Car s'il devrait abandonner prochainement la magistrature suprême, devenue un simple titre honorifique, ce n'est pas pour céder le pouvoir.
Selon la nouvelle Constitution, l'exercice du pouvoir réside désormais entre les mains du Président du conseil des ministres, sorte de super-Premier ministre qui concentre les fonctions régaliennes et dont le tenant est automatiquement le leader du parti majoritaire à l'Assemblée nationale. Ce qui est le cas de M. Gnassingbé, chef de l'Union pour la République (Unir), formation qui a obtenu 108 députés sur 113 lors des législatives du 29 avril, selon les résultats provisoires rendus publics samedi.
Selon la précédente Constitution, M. Gnassingbé n'aurait pu briguer qu'un seul dernier mandat présidentiel en 2025. Le changement de Constitution et son triomphe électoral lui assurent de rester le maître du Togo pour au moins les six prochaines années.
"C'est une monarchisation qui ne dit pas son nom", estime l'historien proche de l'opposition Michel Goeh-Akue. Peu amateur de bains de foule et relativement avare de sa parole, le "Jeune Doyen", surnom lancé par le président ivoirien Alassan Ouattara, s'est imposé peu à peu comme médiateur dans les différentes crises politiques qui agitent l'Afrique de l'Ouest depuis quelques années.
Comme au Niger, où les militaires au pouvoir depuis juillet dernier lui ont demandé d'intercéder auprès de la Cedeao. Ce qui n'a pas empêché le régime putschiste d'annoncer son retrait de l'institution régionale ouest-africaine. Il s'était auparavant investi dans la crise malienne et les tensions entre Abidjan et Bamako.
La France, ex-puissance coloniale et alliée traditionnelle de la dynastie Gnassingbé, est particulièrement sensible à la stabilité du Togo dans cette région volatile d'où elle est peu à peu chassée suite aux récents coups d'Etat au Mali, au Burkina Faso et au Niger. M. Gnassingbé multiplie également les efforts pour se rapprocher de l'Occident anglophone: le Togo a intégré le Commonwealth en 2022 et fait de l'oeil à Washington pour bénéficier de programmes d'aide au développement.
Après avoir étudié quinze années à l'étranger et décroché un diplôme de gestion à Paris et un MBA de la George Washington University aux Etats-Unis, il s'est hissé au sommet de l'Etat en 2005Faure Gnassingbé, qui aura 58 ans en juin, est l'héritier d'une dynastie au pouvoir depuis plus d'un demi-siècle dans ce petit pays de 8 millions d'habitants où 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté, et qui figure à la 167ème place sur 189 dans l'index de développement humain des Nations unies.
Après avoir étudié quinze années à l'étranger et décroché un diplôme de gestion à Paris et un MBA de la George Washington University aux Etats-Unis, "Bébé Gnass", comme ses adversaires politiques l'appelaient avec condescendance, s'est hissé au sommet de l'Etat en 2005 juste avant son quarantième anniversaire, à la mort de son père. Son élection avait été émaillée par des violences ayant fait entre 400 et 500 morts selon l'ONU.
Quatre ans plus tard, il n'a pas hésité à envoyer en prison pour 20 ans l'un de ses demi-frères, Kpatcha, pour "tentative de coup d'Etat". Ce célibataire endurci sans descendance officielle a été réélu à quatre reprises dans des scrutins toujours contestés par l'opposition qui a dénoncé systématiquement fraudes, irrégularités et répression.
A ses détracteurs qui l'accusent d'autoritarisme, il répondait calmement à l'AFP en 2020 ne pas se "sentir l'âme d'un dictateur". Une nouvelle Constitution adoptée par les députés togolais le 19 avril a aboli l'élection du chef de l'Etat au suffrage universel, et institué un régime parlementaire et non plus présidentiel.
L'opposition y voit un moyen pour M. Gnassingbé de se maintenir indéfiniment à la tête du pays, tant les nouvelles dispositions lui sont favorables. Car s'il devrait abandonner prochainement la magistrature suprême, devenue un simple titre honorifique, ce n'est pas pour céder le pouvoir.
Selon la nouvelle Constitution, l'exercice du pouvoir réside désormais entre les mains du Président du conseil des ministres, sorte de super-Premier ministre qui concentre les fonctions régaliennes et dont le tenant est automatiquement le leader du parti majoritaire à l'Assemblée nationale. Ce qui est le cas de M. Gnassingbé, chef de l'Union pour la République (Unir), formation qui a obtenu 108 députés sur 113 lors des législatives du 29 avril, selon les résultats provisoires rendus publics samedi.
Selon la précédente Constitution, M. Gnassingbé n'aurait pu briguer qu'un seul dernier mandat présidentiel en 2025. Le changement de Constitution et son triomphe électoral lui assurent de rester le maître du Togo pour au moins les six prochaines années.
"C'est une monarchisation qui ne dit pas son nom", estime l'historien proche de l'opposition Michel Goeh-Akue. Peu amateur de bains de foule et relativement avare de sa parole, le "Jeune Doyen", surnom lancé par le président ivoirien Alassan Ouattara, s'est imposé peu à peu comme médiateur dans les différentes crises politiques qui agitent l'Afrique de l'Ouest depuis quelques années.
Comme au Niger, où les militaires au pouvoir depuis juillet dernier lui ont demandé d'intercéder auprès de la Cedeao. Ce qui n'a pas empêché le régime putschiste d'annoncer son retrait de l'institution régionale ouest-africaine. Il s'était auparavant investi dans la crise malienne et les tensions entre Abidjan et Bamako.
La France, ex-puissance coloniale et alliée traditionnelle de la dynastie Gnassingbé, est particulièrement sensible à la stabilité du Togo dans cette région volatile d'où elle est peu à peu chassée suite aux récents coups d'Etat au Mali, au Burkina Faso et au Niger. M. Gnassingbé multiplie également les efforts pour se rapprocher de l'Occident anglophone: le Togo a intégré le Commonwealth en 2022 et fait de l'oeil à Washington pour bénéficier de programmes d'aide au développement.