Fathallah Oualalou au Forum de la ville : “Rabat doit se mettre au service de ses jeunes”


Hassan Bentaleb
Vendredi 27 Mai 2011

Quelle politique de la ville faut-il choisir pour répondre aux attentes et aux aspirations des jeunes notamment les plus défavorisés ? Comment la ville peut-elle accompagner les programmes nationaux destinés à la jeunesse ? Quel est le bilan de l’INDH et son action en direction des jeunes? C’est à ces questions et tant d’autres que le premier Forum de la ville de Rabat, organisé le 22 mai, a tenté d’apporter des réponses.   
En effet, la ville de Rabat et malgré l’attention particulière qui lui est prêtée en tant que capitale du Royaume et en dépit de son niveau de développement humain le plus élevé au Maroc, continue à abriter en son sein des poches de pauvreté et une jeunesse qui vit dans des conditions de précarité.
Dans son allocution d’ouverture de ce forum, Fathallah Oualalou, maire de la ville, a expliqué que le lancement de ces débats mensuels par la ville sous forme de forums vise en premier lieu l’amélioration de ses pratiques de gouvernance locale et la promotion d’une participation accrue de ses habitants, notamment ses jeunes et ses femmes, à la gestion de leur cité.
Le maire de la ville a estimé que Rabat vit actuellement un moment crucial de son histoire et qu’elle est en train d’affronter plusieurs enjeux auxquels elle doit apporter des réponses. M. Oualalou a jugé que le statut actuel de Rabat comme capitale du Royaume est insuffisant. Il pense que la ville doit assumer d’autres fonctions, puisqu’elle a les moyens d’y parvenir. Il ambitionne de faire de Rabat, une ville de culture, de recherche scientifique et de l’environnement.
Mais il pense que sa ville reste incapable d’accéder à ce rang qu’elle mérite tant qu’elle fonctionne à deux vitesses et que les disparités sociales et urbaines, notamment celles qui prévalent entre les deux rives du Bouregreg, persistent encore.
Pour lui, une politique de ville efficace doit intégrer le court et le long termes. Les problèmes immédiats et actuels de la ville ne doivent pas nous faire perdre de vue, selon lui, la réflexion sur  l’avenir de notre ville et les perspectives d’une cité future léguée aux générations futures.
Penser la ville de Rabat doit s’inscrire également, estime M. Oualalou,  dans un cadre plus vaste qui inclut d’autres espaces. Il croit que toutes les stratégies de la ville doivent être conçues dans ce cadre collectif, a-t-il conclu.
Pour sa part, le délégué du ministère de la Jeunesse et des Sports a indiqué que les politiques de son département  affrontent deux problèmes dans la ville de Rabat, à savoir le manque de foncier et la faiblesse des infrastructures de base.  A ce propos, il a souligné que l’offre de l’Etat et des collectivités locales reste insuffisante voire rare.
Le délégué a noté, par ailleurs, que la jeunesse a de nouvelles attentes et intérêts auxquels l’actuelle infrastructure n’arrive pas à  répondre et que la ville est en retard au niveau de l’équipement dans ce domaine par rapport à d’autres villes du Maroc.
Un diagnostic parfaitement partagé par Rachid Sassi, élu au Conseil de la ville, qui estime que le problème des infrastructures est lié à la faiblesse des ressources financières et aux possibilités d’autofinancement sans oublier le manque d’une vision claire relative à l’offre culturelle et sportive destinée aux jeunes.
De son côté, Anas Doukkali, élu, a indiqué que malgré ces faiblesses et handicaps, la Charte communale de 2009 a apporté certaines réponses à ces questions, mais que la mise en œuvre de la Charte et la relation entre les institutions posent encore problème. Pour remédier à cette situation, M. Doukkali est convaincu du rôle que l’Etat doit jouer dans l’accompagnement des politiques  menées par les conseils des villes, tout en pensant que cette intervention ne doit pas dispenser la ville de mettre en œuvre, à son échelle, des mesures et politiques allant vers plus d’inclusion.   Quant à Hicham Lhrach, élu, il a soutenu que l’Etat doit assumer ses responsabilités et que le ministère de la Jeunesse et des Sports est appelé à jouer pleinement son rôle.  Il pense que les politiques de la ville en matière de jeunesse doivent cibler ces objectifs vu le manque de ressources humaines et financières.   L’intervenant a réclamé même la création des Conseils des jeunes comme c’est le cas en France, pour les associer concrètement à la vie de leurs quartiers et les encourager à développer des pratiques nouvelles et se prendre eux-mêmes en charge. 


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