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Mais peut-on parler d’une « marque PJD » ? Le parti de la Lampe a-t-il réussi à devenir une : « construction de sens hautement organisée, où confluent éléments narratifs, fragments d’imaginaire, références socioculturelles, éléments archétypes, et tout autre composante pouvant contribuer à rendre ce monde significatif pour le destinataire.» ?
Pour Mohamed Darif, politologue, l’utilisation du concept « marque politique » est considérée comme impertinente. « Ce concept est étranger au lexique utilisé dans le champ politique national. Il s’agit d’un terme qui renvoie à une autre réalité ; à savoir celle d’un Etat moderne, de partis modernes et d’un corps électoral bien organisé et conscient de ses choix. Au Maroc, on n’a pas encore franchi le stade de la politique. On est encore dans l’avant-politique », nous a-t-il précisé. En fait, les marques, comme l’a bien expliqué Andrea Semprini, maître de conférences à l'Université de Montpellier III, interviennent dans le processus de différenciation d’une offre concurrentielle (y compris politique) et dans le rôle critique visant à guider les individus dans leurs choix. Dans un contexte politique, la forme-marque permet à la fois de matérialiser et d’opérationnaliser le territoire d’un mandataire, son champ de valeurs et son « style », tout en permettant une certaine stabilité/fixité identitaire propre au projet de marque bien défini dans un espace de marques hautement concurrentiel.
« Benkirane a l’habitude de faire des discours-fleuves et improvisés sans prendre conscience de ce qu’il dit. Notre homme s’est lancé aujourd’hui dans une campagne électorale anticipée et tout genre de discours est permis pour discréditer ses adversaires politiques », a souligné Mohamed Darif avant de poursuivre : « Il est difficile de parler d’une marque PJD alors que ce parti n’a ni identité idéologique qui le différencie des autres acteurs de la scène politique marocaine, ni discours qui l’en démarque. Ceci d’autant plus qu’il manque jusqu’à aujourd’hui d’ancrage social et géographique fort et d’une élite éclairée porteuse d’un projet sociétal. Les derniers scandales moraux de certains membres de ce parti relayés par les médias et la mauvaise gestion du gouvernement ont fini par enraciner l’idée qu’il s’agit d’une formation politique tout à fait comme les autres et qu’elle a rien de spécifique ».
Un état de fait des moins reluisants notamment avec un chef du gouvernement qui n’assume pas son rôle. « Aujourd’hui, Benkirane se comporte comme un vieux politicien à la retraite. Il se contente de raconter des histoires à dormir debout sur sa vie personnelle et sur sa famille. Il a l’air de quelqu’un qui écrit à haute voix son autobiographie. En d’autres termes, il n’exerce pas sa mission en tant que chef du gouvernement et partant ne communique pas en tant que tel. Et chaque fois qu’il évoque ce sujet, il prétend qu’il est contrarié par les crocodiles et les démons», nous a souligné Mohamed Darif. Des propos qui ne vont certainement pas convaincre Benkirane qui croit dur comme fer que les Marocains l’adulent. Il pense aussi que c’est le peuple qui l’a mis lui et son parti à la tête du gouvernement. Antoine de Saint-Exupéry avait certainement raison d’affirmer que : «Pour les vaniteux, les autres hommes sont des admirateurs».