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Dans ce rapport, rendu public vendredi dernier, les experts du Groupe de travail de l’ONU ont appelé les gouvernements à prendre des mesures urgentes, immédiates et efficaces pour relever le défi mondial de la sauvegarde du droit des femmes à la santé, y compris leur santé sexuelle et reproductive.
Le document, qui explicite la façon dont le corps des femmes est instrumentalisé à des fins politiques, culturelles, religieuses et économiques, souligne également que «l'autonomisation des femmes est intrinsèquement liée à leur capacité à contrôler leur vie reproductive», indique l’organisation mondiale.
Selon Frances Raday, qui dirige actuellement le Groupe de travail, «l'instrumentalisation du corps des femmes est au cœur de la discrimination contre les femmes et les empêche d'atteindre le meilleur état de santé possible».
Pour cette experte des droits de l'Homme, il ne fait aucun doute que «comprendre et lutter contre l'instrumentalisation du corps des femmes et son impact négatif sur la santé des femmes est crucial pour qu'un changement se produise».
Notons que par instrumentalisation, le rapport entend l'assujettissement des fonctions biologiques naturelles des femmes à un programme patriarcal politisé.
L'étude, dont les résultats ont été remis au Conseil des droits de l'Homme des Nations unies, constate des formes d'instrumentalisation dans toutes les régions du monde.
Pas seulement. Le rapport relève également des tabous concernant la menstruation, l'allaitement et la ménopause, ainsi que des stéréotypes qui se traduisent par des pratiques néfastes telles que les mutilations génitales féminines, ou qui ont un impact négatif sur l'image que les femmes ont de leur corps et les conduisant à avoir recours à des procédures cosmétiques invasives, soulignent les Nations unies.
«Nous sommes particulièrement préoccupés par le recours à des sanctions pénales pour exercer un contrôle sur la prise de décisions des femmes concernant leur propre corps et leur vie», a souligné Frances Raday. Et de déplorer que des femmes soient emprisonnées pour avoir fait une fausse couche, en raison de lois anti-avortement régressives encore courantes dans certains pays.
Il est à souligner que les études de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la question, la criminalisation de l'avortement ne réduit pas le recours à cette pratique. En revanche, estime l’experte, elle conduit à des pratiques d'avortement dangereuses pour la santé.
La criminalisation des prostituées et professionnelles du sexe place les femmes dans une situation d'injustice, de vulnérabilité et de stigmatisation contraire au droit international des droits de l'Homme, estime Frances Raday. Alors que «ce dont elles ont besoin, c'est d'une garantie de leur droit d'accès aux services de santé sexuelle, à la protection contre la violence ou la discrimination, et à des opportunités économiques alternatives», a-t-elle conclu.