-
Driss Lachguar : L’USFP s’engage à s’opposer à toute loi sur le droit de la grève visant à compromettre les acquis sociaux
-
Nous en sommes à l’entame de la dernière étape avant d’en finir avec le dossier du Sahara pour nous consacrer entièrement au grand projet de développement
-
Driss Lachguar préside la réunion du Conseil national de la Chabiba
-
Driss Lachguar préside la réunion du Conseil national de la Chabiba
-
L’USFP exprime sa grande fierté de la teneur du Discours Royal prononcé à l’occasion du 49ème anniversaire de la glorieuse Marche Verte
L’Union Socialiste des Forces Populaires qui en avait fait déjà, lors de deux mandats, son cheval de bataille, est bel et bien ancrés dans la réalité culturelle, de par l’histoire du parti, marquée par l’adhésion active des intellectuels, mais aussi par la volonté d’insuffler un changement grâce au savoir, à la culture et à la création, afin de donner au peuple son rôle de levier de changement, au lieu d’en faire juste un élément qui subit le changement qu’on lui impose. Combien de fois on avait choisi, au lieu du débat sociétal, de museler la liberté de création et d’expression culturelle ? Combien de fois les artistes, écrivains et plasticiens étaient confrontés à une mentalité obsolète, et prête à tout pour bannir le point nodal de toute société démocratique : La différence.
Le programme électoral proposé par l’USFP pour les législatives du 7 octobre n’omet aucunement cette donne et lui accorde une importance capitale. La contribution du volet culturel et ses multiples rôles dans l’édification d’un Etat démocratique, moderne et projeté sur l’avenir, sont loin d’être pris en considération par le gouvernement conservateur mis en place en 2011. Pourquoi ? C’est à la fois simple et complexe. Les démocrates et modernistes se sont trouvés face à une attaque sur le plan idéologique par le parti majoritaire qui n’a pas lésiné sur les moyens pour « assassiner » toutes les initiatives éclairées, en particulier l’action culturelle moderne, plurielle et ouverte.
De cet état des lieux lamentable est née cette prise de conscience de la responsabilité historique de l’USFP en tant qu’acteur précurseur en matière de politique culturelle. Face à la rupture qu’entend imposer le gouvernement avec les expériences passées, le parti de la Rose est déterminé à prendre l’initiative et concevoir une stratégie à même de mettre en place les jalons d’une vision susceptible de mettre en œuvre de manière propice et appropriée les dispositions constitutionnelles prônant la pluralité, la diversité et la démocratie.
Pour une stratégie multisectorielle
Bien que les indicateurs ne manquent pas pour démontrer l’état de siège auquel est soumise la culture dans notre société depuis l’arrivée du PJD au gouvernement, il suffit d’un chiffre révélateur pour en évoquer l’ampleur : le nombre de salles de cinéma s’est réduit de 65 salles en 2011 à 31 en 2015. L’inertie du gouvernement donne la preuve du modèle de société qu’entendent imposer les islamistes. Si l’on rajoute cette injustice territoriale dans la gestion de la chose culturelle, l’on comprendra le sort réservé à la culture par cet Exécutif. Le département de Sbihi semble dire que la culture et la création ne concernent que les grands centres urbains, si ce n’est uniquement les trois grandes métropoles de Casablanca, Rabat et Tanger… Et quand on décide d’aller à la périphérie, c’est pour diffuser le discours de la haine, de la division et de la prédication qui n’a aucun rapport avec la culture et la création.
L’USFP veut bien reprendre l’initiative, par un programme prometteur en la matière. Le début n’est autre qu’une stratégie multisectorielle, globale et participative, à toutes les étapes de sa conception et élaboration, en assurant bien évidemment deux phases cruciales, à savoir le suivi et l’évaluation. Une stratégie qui ne saurait donner ses fruits sans l’implication des pouvoirs publics et des acteurs privés et civils, aux niveaux national, régional et local et dans un esprit de concertation et de coopération.
Il ne pourrait y avoir d’avancée en la matière sans budget consistant, d’où l’appel de l’USFP à redoubler le montant alloué au secteur, notamment la part consacrée à l’investissement culturel (théâtre, salles de cinéma, musées…). Dans ce cadre, le parti appelle à la création d’un fonds national pour la subvention de l’action culturelle sur la base d’un cahier des charges avec des conditions précises pour coordonner l’action culturelle entre les régions et assurer l’efficience des actions entreprises. Pour une action culturelle de proximité, il serait, selon l’USFP, nécessaire de revoir les modalités de subvention des associations et fondations chargées de l’action culturelle, en mettant en œuvre, dans ce contexte, les principes du suivi et d’évaluation.
Mais l’étape immédiate serait la mise en application de la disposition constitutionnelle relative à la création du Conseil national des langues et de la culture marocaine, afin d’assurer l’institutionnalisation de la chose culturelle. Une Charte nationale de la culture, parrainée par tous les intervenants, serait également un atout pour immuniser le socle culturel marocain contre toutes les invasions étrangères. Cela ne pourrait avoir lieu sans une initiative, à même de qualifier les ressources humaines et de restaurer les espaces dédiés à la culture.