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Fabrice Ondama: Au derby, on a l’impression de jouer le match de sa vie

Vendredi 9 Mai 2014

Fabrice Ondama: Au derby, on a  l’impression de jouer le match de sa vie
Fabrice Ondama est un pilier du 
dispositif du Wydad de Casablanca  qu’il a rejoint il y a maintenant trois saisons. Le footballeur 
d’origine congolaise fait également partie des valeurs sûres 
des Diables Rouges, l’équipe 
nationale du Congo.
Sacré meilleur joueur au 
championnat d’Afrique des nations juniors en 2007, qu’il remporte avec brio avec le Congo, la star 
congolaise du WAC s’est confiée 
à Libé sur plusieurs sujets. A l’issue de la rencontre qui a opposé le club casablancais au WAF, match 
comptant pour la 28ème journée 
du championnat national Pro Elite 1 et qui s’est soldé par un nul (1-1).
Les prestations du WAC cette 
saison, la désaffection du public 
wydadi, le championnat marocain, le fameux derby casablancais, la CAN 2015 et les équipes africaines au Mondial 2014, son avenir au sein des Rouge et Blanc … autant 
de sujets passés au crible lors 
de cet entretien avec le joueur.
 
Libé : Lors de la 28ème Journée du championnat national Pro Elite 1, le Wydad de Casablanca a flanché en seconde mi-temps face au WAF (1-1), après une première partie plus agressive. Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
 
Fabrice Ondama: Je pense que les joueurs n’étaient pas motivés. Ils ont donné l’impression qu’ils n’avaient vraiment pas envie de gagner. On s’est comporté comme si on ne se rendait pas compte qu’on livrait une vraie rencontre sportive. Alors qu’en face, on avait une belle formation du WAF. Quand bien même celle-ci serait aujourd’hui relégable, nos adversaires nous ont montré qu’ils étaient là pour gagner et se sont défendus jusqu’au bout.
Je pense aussi qu’on n’a pas su profiter des magnifiques occasions qui nous ont été offertes en première mi-temps. Cela nous aurait permis d’aborder la seconde mi-temps avec plus de sérénité et de remporter cette rencontre. 
 
Le public wydadi boude depuis bientôt deux saisons le club. Cette désaffection joue-t-elle sur le moral des joueurs ? Le public vous manque-t-il ?
 
Il est évident que le public nous manque énormément. Il faut dire que nous sommes un club habitué à jouer dans un stade plein à craquer, bouillonnant avec des supporters enthousiastes et bruyants. Mais s’il n’y a pas aujourd’hui de supporters pour nous soutenir, ce n’est ni la faute de ces derniers ni la nôtre. 
Je trouve cela triste qu’on en arrive à jouer dans un stade sans supporters. Je dirais que les mauvaises prestations des joueurs ont également contribué à cet état de fait Alors que les supporters exigeaient qu’on gagne de championnat cette saison pour prétendre jouer la Coupe du monde.
 
Les problèmes financiers et administratifs auxquels le WAC est actuellement confronté ne nuisent-ils pas au rendement des joueurs ?
 
Je ne pense pas qu’il soit important d’évoquer cette question qui, à mon avis, est confidentielle, dans la mesure où ce problème ne concerne pas uniquement le WAC.
Cela fait trois ans maintenant que vous évoluez au championnat marocain. Qu’en pensez-vous ?
Pour l’instant, la saison dernière et celle en cours n’ont pas été intéressantes pour le club. Cela a été un peu difficile, d’autant plus que le WAC est confronté, cette saison, à des problèmes financiers et administratifs tels que cela a quelque peu refroidi les ardeurs des joueurs sur le terrain. On le constate. Certains jouent avec cœur parce que c’est leur métier, pendant que d’autres sont là juste pour mouiller le maillot, c’est tout. 
 
Quelle image vous renvoient les autres clubs du championnat? Par exemple, le Raja que vous avez rencontré à trois reprises lors des derbys ? Ressent-on vraiment une pression à chacune de ces rencontres ?
 
(Rire). Effectivement, j’ai été de la partie lors de ces fameux derbys et j’ai marqué à deux reprises. C’est vrai qu’on peut ressentir une certaine pression, car on a l’impression de jouer le seul match de sa vie. Même dans un stade sans supporters, on sent toujours qu’on est dans un derby. Mieux, lorsque ces derniers sont au rendez-vous, cela crée une ambiance bien particulière. C’est le match clé de la saison que tout le monde attend de pied ferme. On doit donc être au top et faire de son mieux pour donner le meilleur de soi-même.
 
En ce qui vous concerne, comment préparez-vous ce derby ?
 
En réalité, je ne me mets pas vraiment de pression vu que je suis un habitué de cette confrontation sportive. Généralement, je le prépare comme toutes les autres rencontres, tout en étant  conscient que les supporters et, naturellement, le club, attendent que le WAC prenne le dessus sur son adversaire.
 
Avez-vous des projets en vue. Comptez-vous continuer avec le WAC ?
 
Je ne peux pas maintenant en parler vu que je suis pour l’instant sous-contrat avec le club. J’attends jusqu’à la fin du championnat. Je ne vais pas me lancer dans des projets sachant que je suis lié au club par un contrat.  C’est aux responsables du WAC de décider.
 
Qu’est-ce que cela fait d’évoluer dans le pays qui abritera la  CAN 2015, en l’occurrence le Maroc?
 
Si j’étais un peu énervé au stade face au WAF, c’est justement parce que j’estime que la performance commence au sein de son club. Si tu es bien dans ton club, tu le seras aussi en sélection. C’est pour cette raison que je tenais à marquer afin d’aller  en sélection bien dans la tête. Et le fait de me sentir bien dans ma tête me permet de bien préparer cette CAN et donc la rencontre face aux prochains adversaires du Congo.
 
Justement, le tirage au sort des éliminatoires de cette CAN a été effectué récemment au Caire en Egypte. Le Congo, votre pays d’origine, doit éliminer la Namibie et le vainqueur du match Libye-Rwanda avant de rejoindre le groupe A, composé du Nigeria, de l’Afrique du Sud et du Soudan. Comment voyez-vous les chances de la sélection congolaise ?
 
Je ne sais vraiment pas que dire à propos de ce tirage. Sachant que le football n’est pas mathématique, il m’est aujourd’hui difficile de donner un pronostic sur les différentes équipes en présence. Toutefois, étant donné que le football se joue sur le terrain, j’estime que celui qui se sentira le mieux en forme l’emportera. 
Par contre, je peux vous rassurer que tous les joueurs congolais sont conscients de l’enjeu des prochaines rencontres. On a tenu plusieurs réunions lors de notre séjour en Tunisie au cours desquelles nous avons abordé toutes les questions relatives à l’avenir de l’équipe nationale. Y compris le fait d’avoir raté la qualification et la phase finale. Je pense que le match qui se jouera prochainement contre la Namibie sera une belle opportunité de profiter des efforts consentis par les autorités congolaises pour pousser la sélection à aller de l’avant.
 
Cinq équipes africaines vont représenter le continent au Mondial brésilien? A votre avis, ont-elles une chance de faire bonne figure ? 
 
Ça va vraiment être compliqué. Je n’ai pas de pronostic à donner. Si je devais dire un mot, ce serait que le Cameroun de ces derniers temps n’est pas au top, par contre la Côte d’Ivoire et un peu le Ghana pourraient faire bonne impression. Mais en vérité, la tâche ne sera pas aisée. Dans la  composition des pays qualifiés, on retrouve un nombre impressionnant des meilleurs joueurs du monde. Sincèrement, je ne suis pas certain qu’une équipe africaine pourrait passer au deuxième tour. Même si, évidemment, mon souhait est que nous parvenions à franchir cette étape. La concurrence sera impitoyable.
 
Pour ceux qui voudront bien vous connaître, à quoi ressemble votre journée quand vous n’êtes pas au stade ? 
 
(Rire) Je passe plus mes journées à la maison et en famille, lorsque je ne suis pas sur le terrain. Mis à part les séances d’entraînement, je n’ai pas grand-chose à faire sauf regarder de temps à autre la télévision ou jouer au ballon avec mon fils. Cela dit, il m’arrive aussi de faire un tour au cinéma. Mais, je suis vraiment plutôt casanier.
 
Qu’est-ce que vous appréciez particulièrement à Casablanca, votre  ville d’adoption  depuis trois ans ?
 
S’il y a quelque chose que j’aime vraiment, c’est l’ambiance qui règne au stade à Casablanca et qui m’émeut toujours. Cela peut vous paraître bizarre, mais c’est vrai : je suis friand de  rencontres sportives opposant les différents clubs marocains, même si ce n’est pas le WAC qui joue. J’aime particulièrement voir les supporters qui chantent, dansent, crient à longueur du match sans jamais s’arrêter. C’est vraiment un plaisir et même un bonheur de les voir s’exhiber.
 
Cette ambiance, vous l’avez aussi connue au Congo-Brazzaville lors des grands derbys ?
 
C’est vrai. Mais ici, c’est tout autre chose ; il y a une grande différence : l’ambiance est meilleure au Maroc. Tout simplement parce qu’ici on chante de la première à la dernière minute de la rencontre. On ne lâche pas son équipe, quelle que soit la tournure du match, alors qu’au Congo les supporters chantent pendant quelques minutes et n’hésitent pas à vous lâcher dès lors que vous avez encaissé un but. Ici le public continue à vous pousser pour aller de l’avant. Ce qui donne envie d’égaliser et de remporter le match. 

Propos recueillis par Alain Bouithy

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