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Les tableaux qu’il a accrochés sur les cimaises de ce lieu nouvellement dédié à la culture traduisent une longue recherche qui n’a cessé depuis plus de 30 ans, de sublimer des lignes et des courbes.
Chercheur passionné dont le système esthétique nous contraint à repenser les idées sur la vie et sur l’esprit des formes, Hassan Bouhia persiste dans son expression graphique. Son expression n’est pas une improvisation hasardeuse. Sa culture lui permet de montrer ses recherches. Elle a un point de vue subtil et une spiritualité des formes. Elle se trouve d’ailleurs exempte des vains murmures de l’anecdote.
Résolument étranger à toute figuration, le problème pictural qu’il se pose se résout clairement comme une équation mathématique. Cette lucidité, cette science et cet amour aussi de la perfection y sont les garants de la durée.
Lorsqu’il compose, il vit dans un rêve d’art et de perfection qu’il cherche à atteindre. C’est aussi une manière de bien montrer qu’il reste inquiet et cette inquiétude est positive.
Il observe la nature et reste attentif à ce qui l’entoure: observation sous toutes ses formes, subtile, aigue, «ironique» même, attention naïve et concentrée sans soucis de formule et sans réminiscence des œuvres consacrées.
Il s’efforce ainsi de soumettre la matière. En effet, la croisée d’ogives, ce défit aux principes de l’équilibre et de la pesanteur, est la plus belle victoire remportée sur la pierre. L’architecture de fer, de verre et de béton supprime les parois portantes et fait reposer des édifices entiers sur quelques points d’appui; cela l’ingénieur en bâtiment, Hassan Bouhia, le pratique quotidiennement.
De même qu’à l’époque de l’architecture, tous les arts avaient en quelque sorte une âme monumentale et s’exerçaient chacun dans son domaine selon un état d’âme architectonique, de même de nos jours le peintre, le sculpteur, l’architecte, le poète seront dans l’esprit de l’époque qu’ils ont à vivre, à condition d’œuvrer selon «un état d’âme musical»!
C’est ici que l’on retrouve l’œuvre d’Hassan Bouhia qui donne à l’ensemble de ses compositions une trame abstraite; la musique, elle, n’est pas figurative !
Henri Valensi écrivait (1912): «Le rythme se traduira en peinture par la ligne. La ligne n’étant plus l’expression conventionnelle de la limite d’un corps avec l’espace aura une expression personnelle qui prendra sa force en elle-même. Le peintre y rajoutera de la couleur non comme la nature le sollicite mais selon ce que son esprit la conçoit. Le peintre créera la couleur et la couleur créée traduira son émotion». C’est la démarche de Hassan Bouhia qui, dans ses dernières œuvres, souligne qu’il ose maintenant apporter de la couleur rehaussant ainsi son dessin et le personnalisant.
Il se fit ainsi l’interprète de ce lyrisme foisonnant, riche de formes et de couleurs et ne put résister à quelque «Chergui», ce vent de l’immensité qui parfois lui insuffle au rythme de ses tourbillons, l’ambition des conquêtes et la grandeur fulgurante des élans mystiques.
Ne dit-on pas que «le vrai artiste créateur est celui qui apporte une vision, un moyen d’expression nouveau; exprimé par un métier nouveau; il ouvre les yeux à des générations plus jeunes; son œuvre sert à des usages les plus divers de la vie qui se trouve transformée d’après sa vision»
C’est la définition même de la démarche d’Hassan Bouhia.