L’exposition «Untitled Zemmouri and Co» convoque l’obscurité autant comme expérience limite de la perception comme territoire symbolique, et la figuration comme un langage compatible avec la première expérience. Les œuvres des huit artistes réunis par Lucien Viola, le galeriste, critique d’art et antiquaire, contribuent à cette réflexion par des formes qui, tout en échappant à sa représentation, tentent de donner à l’art contemporain une nouvelle identité. Et si cette exposition est sans titre, il s’agit ici d’accorder dans notre approche de l’art contemporain une place nouvelle à la diversité, de manifester toute la complexité de l’œuvre en revendiquant son sens caché.
«La perspective, ici, des artistes présentés à la Galerie Rê pour cet évènement communautaire, serait d’étendre le langage de l’abstraction tout autant que celui de la figuration de manière à transcender ce même langage, afin qu’émerge une approche d’avant-garde ; le fil conducteur étant la diversité des talents rejoignant une même vision. Ces artistes de tous bords tentent ainsi un engagement sans concession dans un média toujours revisité. Au-delà d’un historique contraignant, leur volonté est tout à fait libertaire vis-à-vis de l’utilisation des couleurs et de l’organisation de la production des expériences visuelles abordées», lit-on dans la présentation de cette exposition.
Certes, ici, chaque toile a son propre caractère, son propre message. Des peintures très originales qui souvent, ne gardent aucune relation thématique avec d’autres. Peu importe la technique employée et les outils utilisés, l’essentiel est le résultat obtenu. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la liberté se manifeste chez nos artistes par un traitement particulier de l’obscurité et de la figuration et entre les deux, une bonne dose de créativité tout à fait moderne. C’est d’ailleurs le principe et le défi de cet événement artistique. «Le parti pris de cette exposition «Untitled» consiste à laisser le spectateur se dégager de tout a priori, pour que le regard devienne sensible à l’extrême, - s’attardant tout autant sur le travail de Fatiha Zemmouri (mezzanine) - faïences brutes et poétiques, jusqu’aux collages de Lorenzo Nasca, en passant par Bouhchichi, Baltzer, Othman, Goulart ou Tyszblat (plus franchement picturaux) et finalement d’approfondir son propre rapport à l’imaginaire - reflet d’une identité libre, réceptive à l’infini», conclut-on dans le même document.