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"La musique de la cité" donne à voir des pans de la ville de l'artiste où mémoire et imaginaire se mêlent dans des compositions symphoniques.
Arpentant sa cité avec curiosité et beaucoup d'intérêt, l'artiste saisit la foule, les bruits, les senteurs et les brumes pour les adosser aux murs et fenêtres sous les fils de la ville. « Un graphisme enfantin, une inscription musicale, un geste assuré, de l'aquarelle, du fusain, de l'acrylique et une palette riche des couleurs de la vie » qui titille le regard et séduit à première vue le visiteur.
Portes, fenêtres, rues, murs font à l'évidence partie de l'univers pictural de l'artiste. Normal, saurait-on tenter de dire, Dibaji ayant jeté son dévolu sur l'espace vide de la ville. Ceci dit, « derrière cette représentation géométrique et abstraite, le peintre interroge la couleur avec une tonalité ni froide ni chaude, mais mesurée et rythmée, Rythme progressif, avançant par touches émotives presque cachées, mais subtiles», observait, il y a vingt ans, Abdelkebir Khatibi dans « Chemin de traverse El Jadida ».
L'artiste, qui vit et travaille à El Jadida, compte à son actif plusieurs expositions personnelles et collectives étalées sur une quarantaine d'années. Ses œuvres ont été maintes fois exposées au Maroc comme à l'étranger, notamment en Allemagne, France, Etats-Unis.
Dibaji a collaboré avec de nombreux autres artistes et hommes de lettres à l'instar de Driss Chraïbi avec qui il a travaillé à la rédaction du folio « Mazagan, en remontant le temps » aux Editions Marsam. Une collaboration au sujet de laquelle l'écrivain déclara sa satisfaction en ces termes : « Le résultat de cette collaboration s'est révélé probant, une sorte de mariage réussi entre la peinture et la littérature », dira-t-il avant de rencontrer plus tard l'artiste dans son atelier à El Jadida (décembre 2006). « Je me suis retrouvé en présence de l'artiste dans son atelier, tombé en arrêt devant deux ou trois de ses toiles. Je ne hante pas les musées et les galeries, étant à peu près nul en matière de peinture. Ma discipline est l'écriture. Alors pourquoi ai-je été brusquement sans souffle et sans mots en contemplant l'œuvre de Dibaji ? J'ai voulu creuser cet engouement qui s'était emparé de moi, pénétrer en quelque sorte le jardin secret de l'artiste, sa petite musique intérieure qui ressemblait si bien à la mienne et que je communique d'une façon diffuse çà et là dans mes livres. Et voici ce que j'ai vu, entendu et ressenti face à quelques toiles de mon hôte: le fil ténu d'une naissance continue, de lumière et d'azur. On voudrait que rien ne ternisse, que rien ne vieillisse, que jamais rien ne meure », témoigne-t-il.
Si la première exposition personnelle de l'artiste remonte à 1981, ses expositions collectives débutent un peu plus tôt. En 1998, il a séjourné à la Cité internationale des Arts à Paris.
Lauréat de l'Académie des Beaux-Arts de Liège (Belgique), Abdellah Dibaji a été longtemps enseignant et ensuite inspecteur d'éducation artistique. Ses travaux ont été primés à plusieurs reprises. En 2002, il s'est vu décerner le Prix de la découverte par la ville de Marseille. Une reconnaissance pour cet artiste natif d'Azemmour en 1948 qui annoncera bien d'autres.
Le vernissage de cette exposition est prévu mardi 10 février à partir de 18h30, à la galerie.
Du 10 février au 4 mars 2009
Galerie Fan-Dok
htpp://fandok.idoo.com
14, Rue Jbel Moussa, Agdal - Rabat.
Repères :
1976 : Ecole des Beaux-Arts Tétouan
1979 : Académie des Beaux-Arts Liège - Belgique
Depuis 1983 : Enseignant des Arts plastiques à El Jadida
1989 : Premier Prix : Première rencontre de la jeune peinture marocaine " Espace Wafa Bank "
Depuis 1977: Plusieurs expositions personnelles et collectives.