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Narrateur, poète, essayiste, homme de théâtre et de radio, grand voyageur et artiste universel, Severo Sarduy est considéré comme une des figures les plus singulières et passionnantes de la culture hispanique du XXème siècle. Sept romans, huit livres de poésie, six essais et cinq pièces de théâtre constituent, avec son œuvre plastique, l'essentiel d'un héritage qui renvoi à des horizons aussi divers que les religions afro-cubaines, le baroque hispanique, la peinture taoïste, le structuralisme ou l'art du déguisement et le tatouage. Sarduy a su conjuguer avec un talent authentique ces univers et bien d'autres dans ses textes et ses toiles, en montrant de nouveaux chemins à la création contemporaine et en renouvelant notre manière de voir et de comprendre le monde que nous habitons.
Dans cette expérience de dialogue et de connaissance, le Maroc a été une pièce fondamentale dans le développement artistique de Sarduy. 1968 a été une année convulsée pour le monde occidental et Paris, ville que Sarduy avait choisie pour son exil, a été une des scènes où ces secousses ont été perçues avec une grande force. Cette même année Severo Sarduy voyage au Maroc et apparaît dans deux photographies avec une face calme, et même ludique, comme si ce voyage le situait dans un point différent de sa conscience propre. On sait que ce voyage au Maroc a signifié un approfondissement de l'intérêt de l'Islam qu'a développé l'auteur cubain à partir de son voyage en Turquie en 1961, mais au niveau personnel, il a également eu pour le poète et narrateur la saveur d'expériences ineffaçables comme l'accident d'automobile souffert avec Roland Barthes et Françoise Wahl dont ils sont sortis intacts, et la reconnaissance comme hispano-américain des racines qui naissaient aussi (comme il reflète dans son roman 'De donde son los cantantes') du XIème siècle de l' Al Ándalus.
Sarduy, qui a visité à nouveau le Maroc durant les années 1970 et 1978, a perçu dans l'écriture arabe qu'il trouvait dans chacune de ses promenades: 'un état initial de ce qui est espagnol, mais à l'inverse, à contre courant, depuis la nuit de son contraire'. De la l'intérêt de cette exposition qui reprend en bonne partie l'esprit de l'œuvre de Sarduy.
Divisée en cinq sections correspondant aux différents moments de la vie et de l'œuvre de l'auteur cubain, cette exposition présente un parcours à travers la Chine, l'Islam, l'Inde, les îles d'Indonésie, Sri Lanka et les royaumes bouddhistes de l'Himalaya. Avec les photographies des voyages de l'auteur et artiste à travers ces pays, nous trouverons dans une petite sélection de son œuvre picturale des encres chinoises, des calligraphies arabes, des symboles cabalistiques ou les petites écritures d'une certaine civilisation imaginaire. Avec elles, des objets de sa collection personnelle qui ont fait partie de son autel personnel, qui rassemblaient tous les cultes. L'exposition L'Orient de Severo Sarduy, qui réunit des photographies, objets, tableaux et manuscrits, est une occasion d'explorer ses mondes pluriels et vérifier que, dans beaucoup d'aspects, ce cubain éveillé continue à être à l'avant-garde de notre temps.
Il s'agit de la seule inauguration qui comptera avec la présence de l'ami de Severo Sarduy, l'intellectuel François Wahl, probablement le plus grand spécialiste de son œuvre au Maroc, Ahmed Ararou.
Le prochain jeudi, 22 janvier, comme célébration du début de cette exposition, François Wahl et Ahmed Ararou présideront une table ronde suivie de la visite et de l'inauguration officielle de l'événement.
Table ronde, le 22 janvier 2009 à 19h à la salle de conférence de l'Institut Cervantès de Rabat.
Exposition, le 22 janvier 2009 à la salle d'exposition de l'Institut Cervantès de Rabat.