Visible sur les cimaises du Matisse Art Gallery, cette exposition est empruntée à l'univers des deux artistes, un univers peuplé de créatures mythologiques et de forêts profondes, un monde imaginaire habité par un bestiaire merveilleux et une nature lyrique, lit-on dans la note de présentation de cette exposition.
La série d'œuvres qui seront présentées constituent un assemblage de formes qui trouvent leur équilibre entre elles, où les éléments de l’un (insectes, animaux, serpents, végétaux etc.) se mêlent au monde de l’autre (Crinolines, corset, cage).
Cette collaboration prend tout son sens dans une actualité de l’histoire de l’art qui se réécrit et où les femmes artistes sont redécouvertes comme des doubles à part entières.
Pour Amina Benbouchta et Ilias Selfati, l’art est une histoire de camaraderie et de compagnonnage. "Dreaming a dream" est aussi un hommage au rêve idéalisé du partage et de l’échange quand il aboutit à une création commune.
Cette exposition est ainsi faite d'échanges et de partages, de confrontations et de discussions entre ces deux artistes. Cette année a été remplie de voyages, d'errances entre Tanger et Casablanca, deux villes mythiques, de déplacements imaginaires et d'échanges épistolaires. Ensemble, ces deux artistes recherchent un équilibre vibrant, un équilibre dans lequel deux mondes, paradoxaux, similaires mais distincts, coexistent.
Les deux artistes ont toujours collaboré entre eux, sous des formes et des échanges propres à chaque histoire.
"Mais c’est bien la forme d’une histoire particulière qui s’est dessinée sous mes yeux", raconte Amina Benbouchta lorsqu’elle décrit la rencontre avec Ilias Selfati, il y a exactement une année de cela. "Quand j’ai rencontré Amina et que j’ai regardé son travail, j’ai vu la veine commune entre nous, la même essentialité de le peinture", souligne pour sa part, Ilias Selfati.
Ces deux artistes, en se regardant, évoquent le reflet du miroir, la recherche de l’Autre qui est au fond de l’eau. Selfati et Benbouchta ont intitulé cette confrontation, ce partage, "Lavoro in Corso", comme un clin d’œil à cette origine Italienne de la peinture.