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L'agence de presse Fars a rapporté trois explosions près d'une base militaire à Qahjavarestan, entre la ville d'Ispahan et son aéroport, dans le centre du pays.
Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", a indiqué le porte-parole de l'agence iranienne de l'espace.
Citant des "sources bien informées", l'agence de presse Tasnim rapporte qu'"aucune information fait état d'une attaque de l'étranger".
Antonio GuterresSelon le journal américain The New York Times, qui cite des responsables iraniens, l'attaque a été menée par de petits drones, possiblement lancés depuis le territoire iranien, et les défenses aériennes "n'ont pas détecté d'objets volants non identifiés franchissant l'espace aérien iranien."
Une erreur de calcul, une mauvaise communication, une méprise, pourrait conduire à l'impensable, un conflit régional généralisé qui serait dévastateur pour tous ceux concernés, et pour le reste du monde
Les dirigeants israéliens et iraniens n'ont pas réagi à l'attaque.
Cité par le journal américain The Washington Post, un responsable israélien a déclaré sous couvert d'anonymat, que la frappe était une riposte à l'attaque du weekend et qu'elle visait à montrer à l'Iran qu'Israël avait la capacité de frapper à l'intérieur du pays.
Les installations nucléaires dans la région d'Ispahan sont "totalement en sécurité", a indiqué l'agence Tasnim. L'agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a confirmé qu'il n'y avait "aucun dégât" sur les sites nucléaires, réitérant ses appels à la retenue.
Les vols commerciaux, suspendus brièvement à partir et à destination de Téhéran, ont repris en début de matinée selon Irna. La compagnie aérienne émiratie Flydubai a néanmoins annulé ses vols vers l'Iran vendredi.
Selon des responsables américains cités par plusieurs télévisions américaines dont la chaîne ABC News, ces explosions sont liées à une attaque israélienne contre l'Iran en représailles aux frappes iraniennes contre Israël le week-end dernier.
Washington a été prévenu jeudi de l'attaque israélienne sur l'Iran mais n'a ni approuvé l'opération ni joué aucun rôle dans son exécution, ont déclaré des responsables cités par les chaînes américaines NBC et CNN.
L'armée israélienne a indiqué à l'AFP ne pas avoir de commentaire "pour le moment" au sujet de ces explosions rapportées tôt vendredi.
Les militaires ont indiqué que les sirènes d'alarme avaient retenti dans le nord d'Israël à la frontière du Liban, théâtre d'échanges de tirs ces derniers mois entre l'armée israélienne et le Hezbollah pro-iranien.
L'ambassade américaine en Israël a ordonné vendredi à ses employés et à leurs familles de limiter leurs déplacements à l'intérieur du pays, alors que les appels au calme se sont multipliés à travers le monde.
Dans la région, Oman, pays du Golfe qui a longtemps joué les médiateurs entre l'Iran et les Occidentaux, a condamné "l'attaque israélienne" en Iran ainsi que "les agressions militaires répétées d'Israël dans la région".
Des frappes israéliennes ont par ailleurs visé vendredi à l'aube des sites de la défense aérienne de l'armée dans le sud de la Syrie, selon le ministère syrien de la Défense.
Ces nouveaux développements interviennent alors qu'Israël avait menacé de répondre à l'attaque contre son territoire lancée le 13 avril par Téhéran après une frappe meurtrière imputée à Israël sur son consulat à Damas, en Syrie.
Israël a dit avoir intercepté avec ses alliés la quasi-totalité des quelque 350 drones et missiles lancés par l'Iran, et affirmé que l'attaque iranienne ne resterait pas "impunie". Il s'agissait de la première attaque directe jamais menée par l'Iran contre son ennemi juré.
En attaquant Israël le 13 avril, l'Iran a dit avoir agi en "légitime défense" après l'attaque qui a détruit son consulat à Damas le 1er avril et coûté la vie à sept de ses militaires dont deux hauts gradés. Téhéran a accusé Israël qui n'a ni confirmé ni démenti.
"Les actions de légitime défense et contre-mesures de l'Iran sont terminées, donc le régime terroriste israélien doit arrêter tout nouvel aventurisme militaire contre nos intérêts", avait dit jeudi le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Moyen-Orient.
Premier allié d'Israël, les Etats-Unis avaient exhorté Israël à la retenue, optant plutôt pour le renfort de leurs sanctions contre "le programme iranien de drones, l'industrie sidérurgique et les constructeurs automobiles". L'UE et le Royaume-Uni ont aussi annoncé de nouvelles sanctions contre Téhéran après l'attaque du weekend contre Israël.
"Nous sommes au bord d'une guerre au Moyen-Orient qui provoquera des ondes de choc dans le reste du monde", a souligné de son côté jeudi le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, en appelant à la retenue.
"Le Moyen-Orient est au bord du précipice. Les derniers jours ont vu une escalade dangereuse, par les mots et les actions", a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
"Une erreur de calcul, une mauvaise communication, une méprise, pourrait conduire à l'impensable, un conflit régional généralisé qui serait dévastateur pour tous ceux concernés, et pour le reste du monde", a-t-il ajouté, appelant pour commencer à un cessez-le-feu à Gaza.