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Les résultats ont toutefois été décevants. Sur 233 candidats, seuls 59 ont décroché le sésame qui les habiliterait à pratiquer cette activité et à ouvrir un cabinet de traducteur assermenté.
Ces nouveaux lauréats accusent les anciens traducteurs assermentés, qui ont pignon sur rue, d’entraver cette opération.
Un de ces lauréats, M.E., a confié à la MAP que les jeunes lauréats qui se sont mobilisés dans le cadre des réseaux sociaux, estiment que leurs déboires sont le fait des anciens, groupés au sein de l’Association ATAJ (Association des traducteurs agréés près les juridictions), qui, accusent-ils, veulent garder le monopole de cette activité de traducteurs dont les documents font foi dans les tribunaux du Maroc et auprès des administrations et des représentations diplomatiques étrangères au Maroc.
Ils n’hésitent pas à remettre en question la crédibilité même de cet examen et l’opération de correction en raison de l’absence de certains membres de la commission mise en place par le ministère de la Justice pour encadrer cet examen, et de l’implication des traducteurs assermentés dans la correction des épreuves.
«Les candidats n’ont pas été autorisés à utiliser des dictionnaires même si cette pratique était toujours de mise», poursuit ce lauréat de l’ESRFT.
Les jeunes lauréats pensent également que les membres de cette association ont été derrière l’adoption de l’obligation pour tout traducteur assermenté de passer une année de stage dans un cabinet de traduction assermenté avant d’être éligible à passer l’examen organisé par le ministre de la Justice.
L’ATAJ réfute en bloc toutes ces accusations et cite en référence une mise au point du ministère de la Justice qui précise que la présence des membres de l’ATAJ dans le centre d’examen est prévue par la loi et que la décision d’interdire les dictionnaires a été prise suite aux protestations de certains candidats qui n’en étaient pas munis.
Dans cette mise au point transmise à un journal, le ministère réitère toute sa confiance à l’ATAJ comme unique intermédiaire entre les traducteurs assermentés et les autorités marocaines et autres représentations diplomatiques et consulaires.
«Ce qu’on reproche à ces jeunes traducteurs, c’est leur vision du secteur qui se limiterait à l’activité de la traduction assermentée», indique Noureddine Saidi, président d’ATAJ, qui estime que la profession est large et inclut des activités diverses dont la traduction assermentée n’en constitue qu’une partie.
M. Saidi, lauréat de l’ESRFT en 1990, s’insurge en outre contre les attaques répétées des jeunes diplômés contre l’association et affirme que ceci ternit la réputation de la corporation toute entière.
Il assure en outre que le déroulement de l’examen et la correction des épreuves ont respecté toutes les conditions de transparence, tout en se défendant de toute velléité d’exercer un monopole quelconque sur cette activité. « Comment nous accusent-ils de vouloir exercer le monopole alors que nous avons présenté au ministère une pétition qui demandait, entre autres, l’organisation de façon régulière et périodique du concours de traducteur agréé près les juridictions? se demande le président de cette association créée en 2002.
L’ATAJ n’a pas été l’instigatrice de l’obligation pour tout candidat au concours de passer un stage d’un an dans un cabinet de traduction mais juge, toutefois, ce stage très utile, car une fois qu’ils se sont frottés à l’exercice de cette profession, ils maîtrisent toutes les ficelles de la traduction juridique qui est un domaine très spécialisé.
Parmi les objectifs de l’ATAJ spécifiés dans ses statuts, figure clairement le soutien des jeunes lauréats, se défend encore M. Saidi qui évoque en outre plusieurs activités menées par l’association en faveur de l’activité de traduction en général et pour l’organisation de la profession.
Pour un autre traducteur-assermenté déjà établi, l’examen n’a même pas de raison d’être. « Demande-t-on aux architectes, ou aux médecins par exemple d’avoir une certification quelconque pour ouvrir leur cabinet ? », s’interroge Khalil El Fathi.
La profession a besoin plus que tout d’être structurée et les traducteurs seraient mieux servis par un statut de traducteur, préconise-t-il. Cette obligation de passer un examen deviendrait non avenue car l’exercice de la profession serait limité aux personnes qui disposent effectivement d’un diplôme de traducteur, souligne-t-il.