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Pour Belghzal, membre du conseil national de l’OMDH : «L’Etat a décortiqué les institutions d’intermédiation traditionnelle au Sahara et les a remplacées par des chioukhs de tribus et des institutions civiles, majoritairement dirigées par des personnes ayant pour objectif la spoliation et la cumulation de richesses. En outre, le dernier congrès du Polisario et ses documents sont clairs : l’idée d’un campement au Sahara, l’instrumentation d’évènements sociaux et l’intensification des visites d’activistes en Algérie afin de les entraîner. D’ailleurs, l’idée du camp n’est pas nouvelle, elle est inscrite dans le rituel social de la population ; aussi, 5 ou 6 campements ont-ils été démantelés dans les deux dernières années, formés essentiellement de la tribu des ‘Zriguyine’. De l’autre côté, il y a le camp de ‘Hfira’, nommé également camp des coléreux ». Et l’intervenant d’expliquer que la première étincelle était sur un fond de revendication sociale, essentiellement pour un problème d’habitat : «Le projet de relogement portant sur 23.000 lots de terrain qui devraient être distribués à plusieurs catégories de citoyens, a tourné à une rente, comme dans tout le Maroc. Lors des élections de 2009, un candidat a distribué 2.400 lots avec un organisme du ministère de l’Habitat; ces mêmes élections ont démontré que des ‘émirats’ étaient en cours de formation au Sahara et à leurs têtes des barons de corruption et de vrais mercenaires. Ce qui s’est passé a tout dévoilé. En outre, des branches bien organisées ont véhiculé la propagande, après le communiqué du procureur, du démantèlement et d’enregistrement de dizaines de victimes dès dimanche soir, ce qui a provoqué le chaos et les mensonges qui ont accentué la crise». L’intervenant conclut : «Nous enregistrons un nouveau comportement en ce qui concerne la gouvernance de la sûreté. Vu le grand nombre de victimes dans les rangs des forces de l’ordre, nous nous posons de nombreuses questions : quels sont les conflits entre les différents services ? Qui sont les cercles qui essaient de forcer la main aux autres ? Pourquoi l’installation du camp ? Quelle est l’origine du conflit entre personnes influentes et profiteurs dans la région ? Les manœuvres du Polisario étaient présentes, et le meurtre barbare indique la présence de milices organisées, et ceci nous interpelle tous».
De son côté, Ahmed Boukyoud, de l’espace de Casablanca de dialogue de gauche, a considéré que le traitement médiatique des évènements «pose des problématiques multiples à ondes au Maroc et dans les pays limitrophes. Le traitement médiatique espagnol a été négatif, pour ne pas dire mensonger, mais l’on doit nous demander : Qu’a fait le Maroc en termes de lobbying médiatique? Pourquoi le Maroc a-t-il pris une semaine de retard avant de projeter la vidéo des évènements? Il y a beaucoup de manquements dans le traitement médiatique marocain ; nos médias n’ont pas donné d’importance à l’enquête, aux investigations et à la portée de l’information ; mais il ne faut pas attendre que les médias fassent le travail du politique!» et d’ajouter : «Rappelons-nous le traitement de nos médias des évènements de Sefrou, Sidi Ifni, Tinghir, … En résumé, le Maroc a besoin d’un espace médiatique fort et développé». Pour Abderrahim Tafnout, membre de l’espace de Casablanca de dialogue de gauche, «le discours marocain est pauvre parce qu’il considère qu’il n’y a qu’un ennemi extérieur. Le discours partisan est pitoyable et trahit une subordination des partis à l’Etat» avant d’ajouter : «Le seul point positif réside dans les rapports des organisations des droits humains, d’ailleurs que les médias, ni officiels, ni ceux dits indépendants, n’ont traités. Comment alors, dans un pays qui aspire à la démocratie, trouve-t-on les mêmes titres et les mêmes genres journalistiques dans plusieurs publications le même jour et pour les mêmes évènements? Ces évènements interpellent la société : L’Etat a-t-il un projet? L’Etat, dans plusieurs centres, est dirigé par des copains et des carriéristes. Le Maroc perd de sa crédibilité dans le travail politique : Il n’y a plus de ceux qui osent dire non!».
Traitant du second axe de la table ronde, Fouad Abdelmoumni, acteur associatif, affirme : «Si on fait un calcul tout simple, on trouve que les dépenses du Maroc en terme militaire atteignent 5,1% du PIB contre une norme internationale de 1,9%, ce qui fait des dépenses supplémentaires de 20 milliards de dirhams. Ajoutons les milliards des exonérations fiscales, d’aides, d’investissements sauvages, de dépenses diplomatiques, … outre les 12 milliards de coût du non Maghreb arabe, le résultat est de 50 milliards, ce qui équivaut à 10% du PIB du Maroc. Mettons ce montant dans le contexte économique marocain, sur 35 ans, le résultat est que notre économie devrait être développée à l’instar de la Corée du Sud!». De son côté, Lahbib Kamal, du forum social, «les violations sont là et l’Etat en est responsable dans tous les évènements. Le camp de Gdim Izik est un évènement comme les autres et les violations ne concernent pas seulement les Sahraouis ; elles sont présentes dans tous les évènements sociaux au Maroc, d’où notre divergence avec HRW par exemple. L’Etat a accentué les conflits au Sud entre les populations : les gens du Nord, les citoyens d’avant 1975, les revenants. Il a commis de graves erreurs : l’entrée au camp avec des forces formées de stagiaires, alors que la ville de Laâyoune a été laissée sans sûreté la matinée du démantèlement du camp, l’interdiction aux journalistes de couvrir les évènements, … Et dans un pays démocratique, l’Etat, au plus haut niveau, doit avouer ses erreurs et s’en excuser!».
Les intervenants ont conclu à l’importance d’approfondir le débat et de l’élargir entre composantes de la société civile.