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Les bénéfices du travail généralement reconnus pour la santé mentale sont qu’il donne au travailleur une raison d’être, et un rôle structuré, et rend donc plus heureux que le chômage. Les chercheurs britanniques Gordon Waddell et A Kim Burton écrivaient en 2006 dans une étude indépendante de plus de 200 pages commandée par le ministère du Travail et intitulée «Le travail est-il bon pour votre santé et votre bien-être?»: «Le travail répond à d’importants besoins psychosociaux dans des sociétés où l’emploi est la norme. Le travail est central pour l’identité individuelle, le rôle social et le statut social. L’emploi et le statut socioéconomique sont les principaux gradients sociaux de la santé physique et mentale et la mortalité.»
Mais les auteurs soulignaient déjà que les bénéfices dépendaient de la qualité du travail. La nouvelle étude australienne, qui porte sur plus de 7.000 personnes suivies dans le temps, va encore plus loin. Selon eux, un travail de mauvaise qualité psychosociale, c'est-à-dire avec des fortes exigences, peu de contrôle sur la prise de décision, une mauvaise sécurité de l’emploi et un déséquilibre entre l’effort et la récompense, peut même s’avérer plus néfaste que le chômage. Les chercheurs de l’université de Canberra écrivent dans leurs conclusions:
«De manière générale, les personnes interrogées qui étaient au chômage étaient en moins bonne santé mentale que celles qui avaient un travail. En revanche, la santé mentale de ceux qui étaient au chômage était comparable à celle de ceux qui occupaient des postes d’une mauvaise qualité psychosociale.»
L’étude longitudinale souligne que si le fait de passer du statut de chômeur à un travail de qualité améliore le bien-être, passer du chômage à un emploi de mauvaise qualité est plus néfaste que rester au chômage.