Etat d'urgence sociale au Brésil face à l'immigration du Venezuela

Les forces de l'ordre font à nouveau barrage aux opposants


Mercredi 10 Mai 2017

La ville brésilienne de Manaus, au cœur de l'Amazonie, a décrété l'état "d'urgence sociale" face à l'afflux de migrants venus du Venezuela pour échapper à la crise dans leur pays, a annoncé la municipalité lundi.
Depuis décembre, plus de 350 indiens de la tribu vénézuélienne des Warao ont investi les espaces publics de la ville de Manaus, fuyant un pays en pleine crise sociale et politique.
"En plus de la nécessité d'abriter cette population, la préoccupation principale des autorités publiques est le risque de dissémination de maladies" qui pourraient affecter tant les migrants que la population locale, a déclaré la municipalité de Manaus, la capitale de l'Etat brésilien d'Amazonas (nord-ouest), limitrophe du Venezuela, dans un communiqué.
Ce décret d'état "d'urgence sociale" avait été signé le 4 mai.
Depuis février, une résolution du Conseil national de l'immigration brésilien permet aux Vénézuéliens qui fuient la crise dans leur pays de demander un permis de séjour temporaire, et ce sans passer par les procédures complexes concernant normalement les réfugiés.
Depuis le début de 2017, le Brésil a reçu 8.231 demandes de réfugiés du Venezuela, soit le double des demandes issues de ce pays entre 2010 et 2016.
Le Congrès brésilien a approuvé en avril une nouvelle loi sur l'immigration visant à accorder les mêmes droits aux locaux et aux migrants en matière d'accès aux services de santé, à l'éducation et à la sécurité sociale. Ce texte, qui doit remplacer une loi datant de la dictature militaire (1964-1985), doit encore être signé par le président brésilien Michel Temer.
Par ailleurs, les forces de l'ordre ont dispersé lundi avec des gaz lacrymogènes un rassemblement de milliers d'opposants rejetant le projet de nouvelle Constitution du président vénézuélien Nicolas Maduro, confronté à une vague de manifestations hostiles ayant fait 36 morts en cinq semaines.
De jeunes manifestants encagoulés ont répliqué par des jets de pierres et d'engins explosifs en divers endroits dans l'est de la capitale, a constaté l'AFP, tandis que d'autres affrontements ont été recensés dans des Etats de l'ouest du Venezuela. Plusieurs personnes ont été blessées, dont trois personnes blessées par balles dans la ville de Merida, et quelques heurts persistaient en début de soirée.
Au total, 19 journalistes auraient également été agressés lundi, que ce soit par des manifestants civils, des militaires ou des policiers, selon le Syndicat national des travailleurs de la presse (SNTP).
Une équipe de journalistes de la télévision privée Globovision aurait ainsi été arrosée d'essence et les manifestants auraient menacé de leur mettre le feu, selon un communiqué de la chaîne sur son site internet.
Les opposants au gouvernement en place se plaignent souvent que leurs manifestations sont passées sous silence par la presse, un état de fait qui serait la conséquence du régime de "censure et d'auto-censure" imposé par le gouvernement selon le SNTP.
Les antichavistes (du nom du défunt président Hugo Chavez, 1999-2013) tentaient lundi, comme ils le font presque quotidiennement depuis le 1er avril, de rejoindre le centre de Caracas où se trouve le ministère de l'Education pour y notifier leur refus d'une révision de la Constitution.
"C'est une farce, une arnaque, un truc pour se maintenir au pouvoir. Le vote est l'unique sortie à ce désastre au Venezuela", a déclaré dans la manifestation Julio Borges, le président du Parlement, l'unique institution contrôlée par l'opposition.
Brandissant des drapeaux vénézuéliens et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Non à la dictature", les manifestants étaient encore des milliers lundi à réclamer le départ de Nicolas Maduro, élu en 2013 et jusqu'en 2019, et l'organisation d'élections anticipées.


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