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Composé de 240 lots, ce lotissement a étrangement profité à 33 conseillers communaux, d'après plusieurs sources concordantes, et 18 seulement selon Al Omrane, ainsi que six membres du conseil provincial.
Sit-in et pétitions qualifiant l'attribution de lots aux édiles de « grande corruption » ont été les réactions les plus marquantes condamnant cette opération qui semble avoir profité au seul lobby immobilier de la ville, alors que la grande majorité des citoyens n'ayant jamais bénéficié de logements ou lots économiques semblent avoir été écartés.
Cependant, plusieurs heureux bénéficiaires avaient de sitôt revendu leurs lots en noir contre la somme de 100 mille dirhams. Une pratique illégale et assez dangereuse qui fait flamber les prix de l'immobilier à Essaouira.
Pourtant, la question d'attribution ne devrait pas être le seul souci d'Al Omrane, puisque bon nombre de citoyens commencent à penser sérieusement à recourir à la justice pour faire annuler les démarches prises auparavant par l'opérateur immobilier qui, d'après eux, n'a pas agi suivant l'autorisation de dérogation du projet Argana.
La raison : le 13 juillet 2007, une commission de dérogation réunie sous la présidence de l'ex-wali de Marrakech, l'ex-gouverneur d'Essaouira, la direction régionale de l'habitat, le directeur du Centre régional d'investissement, entre autres, avait autorisé la réalisation du projet Argana sur une superficie de 38 hectares faisant partie du domaine forestier d'Essaouira avec une zone dunaire et une biodiversité singulière, à condition que le projet soit entièrement construit par l'opérateur immobilier, et que ce dernier participe à hauteur de 5 millions de dirhams pour l'aménagement de la corniche sud de la ville, et contribue dans les limites de 30 dh/m2 pour la réalisation de la conduite des eaux usées reliant Argana à la station d'épuration de la ville, entre autres.
Parmi ces conditions, c’est incontestablement celle de la réalisation du projet, car l'opérateur immobilier n'a visiblement pas respecté les clauses de l'autorisation accordée par la commission de dérogation. De ce fait, toute distribution ou attribution de lots reste infondée du point de vue juridique tant qu'il n'y a pas une nouvelle dérogation portant sur la modification des composantes du projet.
«Al Omrane n'avait qu'à formuler une demande justifiant les raisons des modifications, pour intégrer le concept lotissement dans le projet initial. La même autorité aurait fait de même pour la nouvelle version qui doit être justifiée. Malheureusement, rien de cela n'a été fait. L'opérateur se retrouvera très prochainement devant une nouvelle crise l'opposant aux heureux bénéficiaires de Riad Al Araar », nous a déclaré un responsable préférant garder l'anonymat.
Bon nombre de citoyens exclus de l'opération pensent s’organiser en association pour recourir à la justice dans le but de demander l'annulation des attributions entreprises par Al Omrane dans le cadre du projet Argane.
« Il faut cesser de parler des noms qui ont bénéficié des lots puisque ces attributions sont nulles et non avenues. Nous devons maintenant porter l’affaire devant la justice pour prouver que toute l'opération immobilière n'a jamais été autorisée par la commission de dérogation. Nous avons protesté en vain, aujourd’hui il faut recourir à la loi pour faire rétablir les choses et faire valoir nos droits », a soutenu un citoyen contestant l'aspect légal de l'opération immobilière.
Pour rappel, il y a deux ans, nous avons révélé un scandale immobilier concernant le même opérateur immobilier à cause des doubles voire triples attributions dans le cadre du projet Tafoukt. Beaucoup de bénéficiaires s'étaient trouvés avec des numéros de lots doublés. L'affaire avait été réglée à l'amiable, alors que certaines victimes fondaient leurs espoirs sur l'actuelle opération Riad Al Araar pour acquérir les lots promis.
L'ex-directeur régional qui était au cœur de ces décisions, a été muté à la direction tandis que l'actuel directeur doit traiter un dossier explosif qui fera parler de lui dans les prochains jours. Affaire à suivre