Espagne : Rajoy espère le soutien de Hollande


AFP
Vendredi 31 Août 2012

Espagne : Rajoy espère le soutien de Hollande
Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy devait reçevoir jeudi le président français François Hollande dans le cadre d’une série de rencontres diplomatiques qui pourraient préparer le pays, quatrième économie de la zone euro, à demander bientôt son sauvetage financier.
Après le président de l’Union européenne Herman Van Rompuy mardi, qui a salué le «programme de rigueur très important, courageux et ambitieux» mené par l’Espagne, Madrid espère maintenant obtenir le même soutien de la part du dirigeant français.
Car la quatrième économie de la zone euro, plongée dans la récession et faisant face à un mouvement de défiance des marchés qui menace sa capacité à se financer, est actuellement en position de faiblesse.
«L’objectif de Rajoy est de réussir à ce que le pays voisin appuie les revendications espagnoles afin que la crise de liquidité puisse se résoudre sans que cela passe par le sauvetage de l’Espagne», rapporte jeudi le quotidien conservateur ABC, proche du gouvernement.
Madrid milite en effet pour une union bancaire et budgétaire au niveau européen afin de mieux soutenir les pays fragiles de la zone euro et Mariano Rajoy, qui a souhaité mardi que la première soit prête en décembre, attend d’être appuyé sur ce point par François Hollande.
Un soutien qui serait clé, après l’annonce lundi de la création par Paris et Berlin d’un groupe de travail binational sur la crise en zone euro, qui devra notamment réfléchir à «la mise en oeuvre des décisions sur la Grèce et l’Espagne», et avant la visite de la chancelière allemande Angela Merkel, attendue jeudi prochain à Madrid.
Mais le journal ABC lui-même reconnaît qu’un sauvetage plus large de l’économie espagnole, via une action de la Banque centrale européenne (BCE), semble désormais inévitable: «Le temps est compté pour le gouvernement de Rajoy, car en octobre prochain le Trésor doit affronter des échéances de dette de 26 milliards d’euros», voire plus de 30 milliards selon certains analystes.
Côté français, on veut d’abord en savoir plus sur les modalités de la recapitalisation des banques espagnoles, explique-t-on de source diplomatique.
Ces dernières, fragilisées depuis l’éclatement de la bulle immobilière en 2008, ont reçu en juin la promesse par la zone euro d’une aide estimée à 100 milliards d’euros, mais le mécanisme pour injecter cette somme et son montant exact doivent encore être précisés.
Le gouvernement espagnol, qui prévoit de n’utiliser qu’environ 60 milliards, attend encore plusieurs audits avant de se décider.
«Il revient aux Espagnols de déterminer les montants nécessaires, mais l’intérêt de l’Espagne comme de la zone euro, c’est que la situation soit stabilisée le plus rapidement possible, c’est-à-dire que la recapitalisation ait lieu», explique-t-on à Paris. Et quant à une demande de sauvetage plus complet, «c’est à l’Espagne de dire si elle en a besoin», affirme la même source diplomatique.
Madrid pourrait toutefois bénéficier d’une certaine indulgence de la part de la France: «L’Espagne n’a pas le même problème de crédibilité» que la Grèce et a pris «énormément de mesures» pour maîtriser la dérive de ses finances publiques, note-t-on de même source.
Au prix d’un effort de rigueur historique, Madrid entend dénicher 102 milliards d’euros, entre coupes budgétaires et hausses d’impôts, d’ici 2014, afin de ramener à cette date son déficit de 8,9% à 2,8% du PIB.
Mais sa situation reste très fragile, comme l’a rappelé cruellement mardi la demande d’aide financière de la Catalogne, l’une de ses régions les plus riches, qui sollicite pourtant 5 milliards. Depuis, la région de Valence a avoué qu’elle demanderait, elle, plus de 3,5 milliards, tandis que celle de Murcie aura besoin d’au moins 300 millions. L’Andalousie a aussi reconnu qu’elle aurait besoin d’aide, sans la chiffrer pour l’instant.
Et comme a dû l’admettre mardi Mariano Rajoy, «les régions, ce sont aussi l’Espagne, donc le gouvernement espagnol ne les laisse pas tomber».


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