« Errance » de Souad Kettani : Hommage à l’endurance de la femme marocaine

«J’écris parce que j’ai un cœur ». Cette déclaration de Souad Kettani explique, à elle seule, toute la sincérité, parfois enfantine et naïve, qui se dégage à la lecture de son livre « Errance » paru chez les éditions Persée. Impossible de ne pas reconnaître à cette œuvre les qualités suivantes : ton direct,  chaleureux, aux mots simples, aux idées  profondes et fortes ; elle est surtout agréable et passionnante à lire.
Trois  nouvelles constituent  ce premier livre de Souad Kettani : « Errance » (d’où le nom du livre a été tiré), « Mon verdict » et « N’oublie pas que je suis femme » sont, en fait, trois histoires de femmes. La femme est au cœur du récit, mieux, elle en est la raison d’être. La femme dans tous ces états (ou presque) : soumise, maltraitée, démunie, livrée à elle-même mais aussi, parfois, voluptueuse, insoucieuse et croquant la vie à pleines dents. Souad Kettani nous montre comment la femme, quelle que soit sa condition, arrive à rebondir, à se redresser et à produire de la force et de la vie. Oui, elles sont fortes les femmes : «Leur soumission est une force, leur endurance est une force, leur accouchement est une force, élever un enfant est une force».
A chacun de ses faits et gestes, même les plus banales, la femme réussit le miracle de la vie. Par amour ou par devoir, la raison importe peu ici ; la vie (de ses enfants, de sa famille, des autres) compte plus … plus que sa propre vie. Reconnaissance en retour ? P    as sûr. « En amour, j’ai donné ; je n’ai reçu que ce qu’on a voulu (me donner) …maintenant je veux me lancer dans une autre belle histoire d’amour qui est « moi ». Finie l’errance.