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Entre un bac de teinture et une robe à terminer, Eric Charles-Donatien s’active dans son atelier parisien, où se succèdent les livreurs: le plumassier est sur la brèche en cette période de Fashion Week.
Cet artisan travaille régulièrement avec des créateurs de mode comme John Galliano chez Maison Margiela, Vera Wang, Peter Dundas ou Christophe Josse, qui le sollicitent pour réaliser les créations en plumes de leurs collections de haute couture ou de prêt-à-porter de luxe. Un savoir-faire rare partagé par moins d’une dizaine de créateurs indépendants en France.
Ce plumassier, âgé de 46 ans, est habitué à travailler dans l’urgence. “Le stress n’est pas antinomique avec la notion de plaisir !”, lance-t-il. “On me fait parfois des demandes un peu folles: on va m’appeler par exemple un dimanche à 19h, pour me dire ‘tu penses que pour demain matin c’est bon ?’”
Mais “quand c’est pour des gens qui apprécient que vous fassiez des miracles, ça donne de l’énergie supplémentaire”.
Après une enfance passée en banlieue parisienne, auprès d’un père informaticien et d’une mère employée de mairie, originaires de la Martinique, Eric Charles-Donatien se forme à l’école d’arts appliqués Duperré, puis l’école de la Chambre syndicale de la couture.
Très vite, ce qui l’intéresse, c’est “fabriquer de la matière et du relief”. “J’ai toujours eu une affection particulière pour l’architecture et la sculpture”, dit-il.
Quelques années après sa sortie de l’école, il fait une rencontre décisive: celle d’André Lemarié, alors à la tête de la maison familiale fondée en 1880, spécialisée dans le travail des plumes et des fleurs, et depuis acquise par Chanel.
Il apprend le métier auprès du maître et des plumassières de l’atelier, dont beaucoup ont alors 30-40 ans d’ancienneté, avant de devenir le directeur artistique. Une expérience de 13 ans, au cours de laquelle il travaille avec les plus grands noms, d’Alexander McQueen à Yves Saint Laurent en passant par Jean Paul Gaultier.
“Je pense qu’on a participé avec M. Lemarié à faire que la plume devienne plus attrayante pour les jeunes, plus moderne, continue à s’inscrire dans tous les défilés, pas seulement avec un boa autour du cou, pas seulement pour un spectacle de cabaret, et devienne une matière à part entière”, dit ce designer, qui a lancé sa propre affaire en 2012.
Il a notamment collaboré avec la créatrice américaine Vera Wang pour la spectaculaire robe de plumes argentées portée par Rita Ora en 2016 au gala du Met à New York, et avec le Norvégien Peter Dundas, alors directeur artistique de Roberto Cavalli, pour celle, tout en transparences, de Kim Kardashian lors de l’édition 2015 du même événement mondain.
Dans son atelier, les plumes sont stockées dans des boîtes étiquetées, rangées par couleur ou par famille. Les plus utilisées sont l’autruche et le coq, puis l’oie et la dinde.
Ses plumes proviennent du sud-ouest de la France, d’Afrique du Sud, d’Argentine, et d’Asie dans une moindre mesure. Le plumassier doit aussi parfois composer avec la matière que les créateurs lui fournissent, par souci d’économie. “Tant que cela n’altère pas la qualité du travail que nous faisons, j’essaie de m’adapter. Mais je leur dis ne pas nous demander une Rolls-Royce au prix d’une 2CV !”
Si la mode est sa principale activité, le plumassier réalise aussi des bijoux, ainsi que des vitrines pour la haute joaillerie ou des boutiques de quartier. La décoration d’intérieur est un autre terrain d’expression pour Eric Charles-Donatien, qui expose dans son studio des panneaux alliant métal et plumes, destinés à habiller des murs.
Le designer a notamment réalisé un renversant plafond en plumes, pour le salon de coiffure de l’hôtel de Crillon, rouvert en 2017.
Cet artisan travaille régulièrement avec des créateurs de mode comme John Galliano chez Maison Margiela, Vera Wang, Peter Dundas ou Christophe Josse, qui le sollicitent pour réaliser les créations en plumes de leurs collections de haute couture ou de prêt-à-porter de luxe. Un savoir-faire rare partagé par moins d’une dizaine de créateurs indépendants en France.
Ce plumassier, âgé de 46 ans, est habitué à travailler dans l’urgence. “Le stress n’est pas antinomique avec la notion de plaisir !”, lance-t-il. “On me fait parfois des demandes un peu folles: on va m’appeler par exemple un dimanche à 19h, pour me dire ‘tu penses que pour demain matin c’est bon ?’”
Mais “quand c’est pour des gens qui apprécient que vous fassiez des miracles, ça donne de l’énergie supplémentaire”.
Après une enfance passée en banlieue parisienne, auprès d’un père informaticien et d’une mère employée de mairie, originaires de la Martinique, Eric Charles-Donatien se forme à l’école d’arts appliqués Duperré, puis l’école de la Chambre syndicale de la couture.
Très vite, ce qui l’intéresse, c’est “fabriquer de la matière et du relief”. “J’ai toujours eu une affection particulière pour l’architecture et la sculpture”, dit-il.
Quelques années après sa sortie de l’école, il fait une rencontre décisive: celle d’André Lemarié, alors à la tête de la maison familiale fondée en 1880, spécialisée dans le travail des plumes et des fleurs, et depuis acquise par Chanel.
Il apprend le métier auprès du maître et des plumassières de l’atelier, dont beaucoup ont alors 30-40 ans d’ancienneté, avant de devenir le directeur artistique. Une expérience de 13 ans, au cours de laquelle il travaille avec les plus grands noms, d’Alexander McQueen à Yves Saint Laurent en passant par Jean Paul Gaultier.
“Je pense qu’on a participé avec M. Lemarié à faire que la plume devienne plus attrayante pour les jeunes, plus moderne, continue à s’inscrire dans tous les défilés, pas seulement avec un boa autour du cou, pas seulement pour un spectacle de cabaret, et devienne une matière à part entière”, dit ce designer, qui a lancé sa propre affaire en 2012.
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Dans son atelier, les plumes sont stockées dans des boîtes étiquetées, rangées par couleur ou par famille. Les plus utilisées sont l’autruche et le coq, puis l’oie et la dinde.
Ses plumes proviennent du sud-ouest de la France, d’Afrique du Sud, d’Argentine, et d’Asie dans une moindre mesure. Le plumassier doit aussi parfois composer avec la matière que les créateurs lui fournissent, par souci d’économie. “Tant que cela n’altère pas la qualité du travail que nous faisons, j’essaie de m’adapter. Mais je leur dis ne pas nous demander une Rolls-Royce au prix d’une 2CV !”
Si la mode est sa principale activité, le plumassier réalise aussi des bijoux, ainsi que des vitrines pour la haute joaillerie ou des boutiques de quartier. La décoration d’intérieur est un autre terrain d’expression pour Eric Charles-Donatien, qui expose dans son studio des panneaux alliant métal et plumes, destinés à habiller des murs.
Le designer a notamment réalisé un renversant plafond en plumes, pour le salon de coiffure de l’hôtel de Crillon, rouvert en 2017.