Cinq personnes incarcérées pour "insulte" au président Erdogan
"Le principal défi que nous devons surmonter, c'est le confessionnalisme. Ma religion n'est pas le sunnisme ou le chiisme. C'est l'islam", a déclaré M. Erdogan devant ses hôtes, dont le roi Salmane d'Arabie Saoudite et le président iranien Hassan Rohani.
"Nous ne devons pas nous diviser, mais nous rassembler (...) pourquoi attendons-nous une aide extérieure pour affronter nos différends et faire face aux actes terroristes ? Nous devons nous en occuper nous-mêmes", a-t-il ajouté.
Le président turc a indiqué que sa proposition de création d'un "centre de coopération policière de l'OCI" basé à Istanbul avait été acceptée.
Le 13e sommet de l'OCI se déroule sous haute sécurité dans le centre d'Istanbul. La Turquie vit depuis plusieurs mois en état d'alerte renforcée en raison d'une série d'attentats attribués au groupe Etat islamique (EI) ou liés à la reprise du conflit kurde.
Les représentants de 56 pays y participent, dont une trentaine de chefs d'Etat.
Ce sommet intervient dans un contexte de multiples crises régionales et mondiales, avec une série d'attentats qui ont ensanglanté plusieurs Etats et la poursuite des conflits en Syrie et au Yémen.
Ce rassemblement a aussi une dimension diplomatique importante pour la Turquie, brouillée avec l'Egypte, dont le président est absent, et à la recherche active d'appuis dans la région depuis que l'aviation turque a abattu un bombardier russe accusé d'avoir violé son espace aérien à la frontière syrienne à l'automne dernier.
Le président turc multiplie les rencontres bilatérales en marge de ce sommet. Il a reçu mardi en grande pompe le roi saoudien et il doit rencontrer son homologue iranien après le sommet.
Mercredi, l'agence de presse Dogan a rapporté que cinq personnes ont été incarcérées en Turquie pour avoir "insulté" le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui multiplie les poursuites judiciaires dans et hors des frontières.
Les cinq hommes, originaires de la province de Sanliurfa (sud), sont accusés d'avoir injurié le président turc sur les réseaux sociaux, a précisé Dogan.
Une sixième personne a été arrêtée avant d'être relâchée, selon l'agence.
Les procès pour injure envers M. Erdogan se sont multipliés depuis son élection à la tête de l'Etat en août 2014, signe, selon ses détracteurs, d'une dérive autoritaire.
Près de 2.000 procédures judiciaires ont été lancées en Turquie, visant aussi bien artistes et journalistes que simples particuliers. Les sanctions prononcées pour ce délit se limitent dans la plupart des cas à des peines de prison avec sursis, mais une femme a été condamnée le 20 janvier à onze mois de prison ferme pour un geste obscène à l'endroit de M. Erdogan lors d'une manifestation en mars 2014.
En Allemagne, deux satires télévisées visant M. Erdogan ont tendu ces dernières semaines les relations entre Berlin et Ankara, qui a réclamé des poursuites contre un humoriste ayant dépeint le chef de l'Etat turc en pédophile et zoophile.
Le gouvernement allemand doit, dans les jours à venir, dire s'il autorise des poursuites contre l'humoriste, Jan Böhmermann, pour "insultes" visant le représentant d'un Etat étranger, un délit passible de trois ans de prison.