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Entretien avec le rappeur Don Bigg

«C’est très positif de voir la Haute sollicitude que S.M le Roi accorde aux artistes»

Lundi 26 Août 2013

Entretien avec le rappeur Don Bigg
Le rappeur Don Bigg
a donné un magnifique concert, vendredi soir, sur
la scène Ben M’sick,
à l’ouverture du Festival
de Casablanca devant un public immense.
Quelques heures plus tôt,
la star marocaine du rap
se confiait à Libé au sujet
du Wissam qu’il a reçu
mercredi dernier
de SM le Roi Mohammed VI, à l’occasion de la
célébration de la Fête
de la Jeunesse. Bigg s’est également exprimé sur
d’autres sujets
le concernant.


Libé : Tu as été récemment décoré du  Wissam par SM le Roi Mohammed VI. Y vois-tu un hommage à la jeunesse?

Don Bigg : Il n’y a pas de doute. Mais avant toute chose, je dirais que cela m’honore et en même temps constitue une lourde responsabilité dans la mesure où tu ne peux plus te permettre de faire n’importe quoi. Même si personnellement je ne me permettrai pas cela, on doit  réfléchir encore plus. Il faut avoir cette perception de la chose à savoir qu’il y a des Marocains qui t’ont fait confiance. Donc  tu ne peux plus te permettre un art dévoyé.

Y vois-tu aussi une reconnaissance du rap dont tu es le parfait ambassadeur ?

Je ne peux pas prétendre  être l’ambassadeur du rap au Maroc. Pour revenir à la question, je pense que c’est une reconnaissance du rap lui-même puisque je ne suis le seul qui soit décoré. Il y a eu deux autres groupes. Le plus important, c’est qu’il y a eu un nouveau talent qui a été également décoré. Cela va donc dans une suite logique de ce que j’avais commencé. J’avais invité de jeunes talents dont celui-là à poser et mixer sur ce que j’ai sorti, travail sur lequel on a essayé de faire un maximum de buzz, à travers les radios dont la cible est la nôtre au Maroc.
C’est donc très positif de voir la Haute sollicitude que SM le Roi accorde aux artistes qui font le buzz  ces temps-ci, et vont au-delà du côté traditionnel en disant que le Maroc n’est que cela, il y a aussi une nouvelle scène qui se crée. Je ne parle pas de la nôtre, puisqu’elle commence à vieillir, il y a de nouveaux talents qui sont en train d’émerger. Cet hommage est très représentatif et sans doute pas personnel.

Le Festival de Casablanca et L’Boulevard, deux événements que tu connais très bien, refont surface cette année après deux ans d’absence. Que penses-tu de ce come-back ?

C’est une bonne chose d’autant plus qu’il n’y a aucun repère artistique à Casablanca. Par contre, si je pouvais me permettre de donner des idées et non des conseils, pour ne pas passer pour le prétentieux de service, il serait intéressant d’aller au-delà du côté scénique de l’événement et de présenter une nouveauté.
Dans le cas du Festival de Casablanca, il serait intéressant de créer une interactivité entre les artistes marocains ou internationaux à travers des ateliers qui profiteront aux jeunes artistes.
Je pense que cette manifestation est le cadre idéal pour de tels projets. Du moment que c’est organisé par la ville de Casablanca, je pense que le problème d’espace  ne se posera pas pour abriter ces ateliers.
J’estime qu’on devait profiter de l’expérience des artistes marocains et internationaux présents  à cette manifestation pour orienter les nouveaux artistes qui montent. Une telle démarche donnerait une autre envergure à l’évènement. En même temps, la perception du Festival ne serait plus celle d’une manifestation qui ramène des artistes afin que le public les découvre gratuitement. Ce qui est, là aussi, un tout autre débat.
Donc, pour créer un certain équilibre,  il faut initier ces ateliers et centres d’expérience.

Tu fais partie des artistes marocains qui font régulièrement le buzz. La multiplication des  collaborations est-elle une recette de ton succès?

Je n’ai pas de recette magique. Par contre, il est bon de savoir que le public a besoin de nouveautés. Si on reste dans la monotonie, automatiquement on aura de moins en moins de public chaque année.
J’ai effectivement eu la chance de participer à plusieurs collaborations qui m’ont vraiment marqué. La dernière en date est celle d’Omar Sosa, le magnifique pianiste cubain. Il est vrai qu’au départ j’étais en quelque sorte réticent à faire cette création et proposer cette collaboration en un seul morceau vu que le public n’était pas vraiment préparé.
Pourtant, on a eu une agréable surprise à Mawazine, entre autres, où les gens étaient aussi bien surpris que réceptifs. D’où l’intérêt de faire des collaborations en marge du Festival  de Casablanca pour essayer de rester dans le même mode.

Il n’est pas évident pour un artiste de rester aussi longtemps au sommet. Comment t’organises-tu pour garder cette relation presque physique avec le public marocain. T’imposes-tu des défis ?

Il y a aujourd’hui forcément un défi, beaucoup plus qu’avant où il n’y avait que trois ou quatre groupes. Chacun était dans son coin, il n’y avait pas de challenge. D’autant plus qu’avec un album, on pouvait faire ce qu’on voulait.
Maintenant, il y a une nouvelle scène qui, en même temps, tentera de créer ce challenge de vouloir rester en tête. Ce qui est une bonne chose. Car, non seulement cela permet d’avancer, mais en plus le public aura un large panel de choix.  Quand on est quatre, cinq  ou dix artistes, à un moment donné on s’en lassera. On quitte pour un autre genre, ce  qui n’est pas une bonne chose. Je préfère que le public quitte un artiste pour un autre, pour une durée déterminée plutôt que d’abandonner tout le genre parce qu’il n’y a pas beaucoup d’artistes.

Les débuts n’ont pas été évidents pour le mouvement rap au Maroc. As-tu le sentiment que la perception des autorités et du public a évolué par rapport à cette musique ?

Pour ne pas tomber dans le misérabilisme, je vais zapper le discours dramatique qui consiste à dire qu’on souffre, qu’il y a un problème des droits d’auteur, que des espaces pour organiser  des concerts manquent. En réalité, la perception du rap a vraiment changé. Les gens le considèrent comme une culture, ce qui n’était pas le cas il y a une dizaine d’années : on était considérés comme des fous.
Aujourd’hui, on est considérés comme des artistes à part entière. A propos des autorités, je dirai que la considération est superficielle : on te respecte parce que tu as un certain poids, mais on ne t’accorde pas encore tes droits qui sont pourtant légitimes.

Entretien avec le rappeur Don Bigg

Propos recueillis par Alain Bouithy

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