Entretien avec le jeune acteur Omar Lotfi : “Etre vrai sans choquer”

Meilleur acteur lors du dernier Festival national de Tanger, Omar Lotfi a déjà l’étoffe d’un grand acteur. Le jeune comédien, qui s’est illustré avec brio dans le récent film du
réalisateur Abdelhaï Laraki, «Les ailes de l’amour», évoque ici sa participation dans ce film opus, librement adapté du roman de Mohamed Nedali, «Morceaux
de choix».

Libé : Vous avez reçu le prix du meilleur acteur lors du dernier Festival de Tanger pour votre rôle dans «Les ailes de l’amour» du réalisateur Abdelhaï Laraki. Vous attendiez-vous à cette récompense?

Omar Lotfi : J’ai consenti beaucoup d’efforts pour vraiment coller à mon personnage, «Thami». Je suis conscient d'avoir joué un rôle assez singulier. Et même si je m'y attendais un peu, ce prix m'a fait vraiment plaisir, car je pense avoir beaucoup travaillé pour bien incarner mon personnage à l'écran. Pour ne pas choquer le public, il me fallait être le plus naturel possible ; il me fallait montrer que j'aime vraiment Zineb (incarnée à l’écran par  la comédienne Ouidad Elma) sans en faire plus au risque de travestir le message du film.

Justement, votre personnage se retrouve souvent dans des scènes un peu osées. Vous sentiez-vous réellement à l’aise dans ce personnage ?

Il est vrai que l’interprétation de mon personnage était assez difficile. Elle nécessité une grande préparation, une vraie complicité avec ma partenaire voire avec le réalisateur. D’autant qu’il s’agit ici d’amour et tout écart aurait pu dénaturer le sens du film. Ouidad Elma et moi, nous nous devions d’être vrais: ne pas tomber dans le piège à force de vouloir en faire plus. Au risque de choquer les spectateurs.

Qu’est-ce qui vous a plu dans ce film?

Le rôle qui m’était destiné et la thématique du film m’ont sans doute encouragé à prendre part à cette merveilleuse aventure. Il faut dire que le film évoque un sujet très intéressant à bien des égards et auquel nous tenons tous, car il s’agit globalement de liberté. Et c’est toujours un plaisir que de le mettre en valeur à l’écran qui plus est sous la direction d’Abdelhaï Laraki avec qui je travaillé pour la première fois. Et que je ne remercierais jamais assez de m’avoir offert un rôle si riche et complexe en émotions.

Un mot sur l’ambiance du tournage?

Tout s’est très bien déroulé. Nous avons passé d’excellents moments ; il y avait beaucoup de complicité avec Abdelhaï Laraki. On sentait bien que toute l’équipe du tournage y compris les comédiens appréciait vraiment ce qu’il faisait. Nous communiquions tellement souvent qu’il y avait vraiment du feeling.

Vous êtes à votre première collaboration avec Abdelhaï Laraki. Que diriez-vous de cette expérience à ses côtés?

Abdelhaï Laraki est avant tout un cinéaste qui a réalisé d’excellentes productions. C’est donc avec un réel plaisir que j’ai travaillé avec lui durant le tournage du film. Ce dernier est librement adapté de «Morceaux de choix», un excellent roman de Mohamed Nedali que, d’ailleurs, j’avais déjà eu  l’occasion de dévorer. Ceci pour dire que je me suis vraiment retrouvé dans ce scénario qui, en plus d’être intéressant, est bien plus riche que le roman.

Que devront retenir les spectateurs de ce film?

La liberté est notre ami et l’amour nous guide.