«Notre objectif est de renforcer les bases de l’équipe et avoir un groupe compétitif».
Libé : Quelle lecture faites-vous du parcours de l’ASS cette saison ?
Youssef Lamrini : Personnellement, je suis très satisfait du parcours de mon équipe. On a réalisé une belle saison et sorti des matches pleins contre de redoutables formations. On a également atteint l’objectif qu’on avait tracé depuis le début de l’exercice actuel et à une journée de la fin du championnat, on ne peut que féliciter tous ceux qui ont veillé à la réussite de l’équipe slaouie.
Quelle évaluation faites-vous du championnat national ?
Je pense que dans notre championnat, il est difficile pour certains cadres nationaux, compétents et talentueux, de faire parvenir leurs équipes en haut du tableau, et ce pour plusieurs raisons. La première est liée à l’arbitrage. Il y a, certes, de bons arbitres chez nous, mais d’autres ne font que nuire à notre football. Pour cette dernière catégorie, il y a deux sortes d’équipes, celles qui jouissent d’un nombre de privilèges, et donc qui sont protégées, et d’autres, parias qui doivent supporter les erreurs de l’arbitrage, car l’homme en noir ne peut jamais, je dis bien jamais, se tromper en leur faveur. De cette manière on tue l’esprit de compétitivité, et plus grave encore, on induit en erreur ces équipes protégées, car, quand elles nous représentent dans les compétitions arabes ou africaines, ce n’est jamais de la bonne manière, puisqu’elles trouvent devant elles, un autre type d’arbitres. La deuxième raison du malaise de notre championnat est liée à la programmation. On ne sait plus quand on va jouer ou non. Des équipes ont occupé le haut du tableau au début de l’exercice, au moment où les rencontres avaient lieu de manière régulière. Quand on a commencé, pour une raison ou pour une autre, à reporter les matchs pour des semaines même, on a contraint ces équipes à régresser, car leurs joueurs commencent à souffrir du manque de compétition et n’arrivent plus à présenter le dixième de leur rendement. Une programmation doit être établie une fois au début de la saison et respectée par toutes les équipes ; c’est de cette manière qu’on peut donner à notre championnat sa vraie valeur, et à nos équipes la même chance. Ce que nous demandons aux membres de la nouvelle Fédération, c’est cette égalité des chances, c’est de revaloriser l’entraîneur national, car avec le peu de moyen dont il dispose, il constitue un concurrent de taille pour les autres. On doit quitter cet amateurisme anarchique et adopter ne serait-ce que le professionnalisme de nos voisins maghrébins et africains. Le joueur marocain a beaucoup de qualités, il suffit de lui donner la chance de les exprimer mais aussi, il faut lui assurer son avenir, c’est un point essentiel si l’on veut faire de notre football un produit compétitif.
En tenant compte de vos propos, étiez-vous contraint de changer à chaque fois vos objectifs ?
Pas du tout. Depuis le début, on s’était dit que pour cette année, on voulait renforcer les bases de l’équipe et avoir un groupe compétitif. C’est à quoi nous sommes arrivés aujourd’hui, à l’approche de la fin de l’exercice. Tout le monde a constaté que l’Association sportive de Salé de cette saison était au -dessus de ce qu’on espérait obtenir d’elle. Avec pas beaucoup de moyens on a été un adversaire coriace pour les équipes de tête du classement. Ce que je souhaite, c’est l’égalité des chances pour toutes les équipes, car c’est le seul moyen de hisser notre football à la cour des grands.