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Entretien avec Youssef Lamrini, entraîneur de l’ASS : «Egalité des chances et revalorisation de l’entraîneur national»

Lundi 8 Juin 2009


«Notre objectif est de renforcer les bases de l’équipe et avoir un groupe  compétitif».

Libé : Quelle  lecture  faites-vous  du  parcours  de  l’ASS  cette  saison ?

Youssef Lamrini : Personnellement, je  suis  très  satisfait  du  parcours  de  mon  équipe. On  a  réalisé  une  belle  saison et sorti des matches pleins contre de redoutables formations.  On  a  également  atteint  l’objectif  qu’on  avait  tracé  depuis  le  début de  l’exercice  actuel  et  à  une journée  de  la  fin du championnat, on  ne  peut  que  féliciter  tous  ceux  qui  ont  veillé  à  la  réussite  de  l’équipe slaouie.

Quelle évaluation faites-vous du championnat national ?

Je  pense  que  dans  notre  championnat, il est  difficile  pour  certains  cadres nationaux, compétents  et  talentueux, de  faire  parvenir   leurs  équipes  en  haut  du  tableau, et  ce  pour  plusieurs  raisons. La  première  est  liée  à  l’arbitrage. Il  y a, certes, de  bons  arbitres  chez  nous, mais  d’autres  ne  font  que  nuire  à  notre  football. Pour  cette  dernière  catégorie, il  y a  deux  sortes  d’équipes, celles  qui  jouissent  d’un  nombre  de  privilèges, et  donc  qui  sont  protégées, et  d’autres, parias qui doivent  supporter  les  erreurs  de  l’arbitrage, car  l’homme  en  noir  ne  peut  jamais, je  dis  bien  jamais, se  tromper  en  leur  faveur. De  cette  manière on tue  l’esprit  de  compétitivité, et  plus  grave  encore, on  induit  en erreur ces  équipes  protégées, car, quand  elles  nous  représentent  dans  les  compétitions  arabes  ou  africaines, ce  n’est  jamais   de  la  bonne  manière, puisqu’elles  trouvent  devant  elles, un  autre  type d’arbitres. La  deuxième raison   du  malaise  de  notre  championnat  est  liée  à  la  programmation. On  ne  sait  plus  quand on  va  jouer  ou  non. Des  équipes  ont  occupé  le  haut  du  tableau  au  début  de  l’exercice, au  moment  où  les  rencontres  avaient  lieu  de  manière  régulière. Quand  on  a  commencé, pour  une  raison  ou  pour une  autre, à  reporter  les  matchs  pour  des  semaines  même, on  a  contraint  ces  équipes à régresser, car  leurs  joueurs  commencent  à  souffrir  du  manque  de  compétition  et  n’arrivent  plus  à  présenter  le  dixième  de  leur  rendement. Une  programmation  doit  être  établie  une  fois  au  début  de  la  saison  et  respectée  par  toutes  les  équipes ; c’est  de  cette  manière  qu’on  peut  donner  à  notre  championnat  sa  vraie  valeur, et  à  nos  équipes  la  même  chance. Ce  que  nous  demandons  aux  membres  de  la  nouvelle  Fédération, c’est  cette  égalité  des  chances, c’est de  revaloriser  l’entraîneur  national, car  avec  le  peu  de  moyen  dont  il  dispose, il  constitue  un  concurrent  de  taille  pour  les  autres. On  doit  quitter  cet  amateurisme  anarchique  et  adopter ne serait-ce que le  professionnalisme de nos voisins  maghrébins et africains. Le joueur  marocain  a  beaucoup  de  qualités, il  suffit  de  lui  donner  la  chance  de  les  exprimer  mais  aussi, il  faut  lui  assurer  son  avenir, c’est  un  point essentiel  si  l’on  veut  faire  de  notre  football  un  produit  compétitif.

En tenant compte de vos propos, étiez-vous  contraint  de  changer  à  chaque  fois  vos  objectifs ?

Pas  du  tout. Depuis  le  début, on  s’était  dit  que  pour  cette  année, on  voulait  renforcer  les  bases  de  l’équipe  et  avoir  un   groupe  compétitif. C’est  à quoi  nous  sommes  arrivés  aujourd’hui, à  l’approche  de  la  fin  de  l’exercice. Tout  le  monde  a  constaté  que  l’Association sportive de Salé de  cette  saison  était  au -dessus  de  ce  qu’on  espérait obtenir d’elle. Avec  pas  beaucoup  de  moyens  on  a  été  un  adversaire  coriace  pour  les  équipes  de  tête du  classement. Ce  que  je  souhaite, c’est  l’égalité  des  chances  pour  toutes  les  équipes, car  c’est  le  seul  moyen  de  hisser  notre  football  à  la cour  des  grands.

Khalil Benmouya

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