Votre prestation à El Jadida a été une réussite. Quelle est votre commentaire ?
Le public a été sympathique et très chaleureux. Il y avait vraiment une bonne ambiance et c’est à notre honneur, car ce que nous voulions, c’est de donner aux gens beaucoup de joie. Nous partageons ce bonheur avec le public depuis le début de cette tournée et on espère que cela va continuer.
Justement El Jadida n’est qu’une étape de votre tournée qui vous conduira dans six autres villes. Pourquoi ces cités et non d’autres?
Notre idée est de jouer dans des villes où l’on a peu ou jamais joué. C’est le cas d’El Jadida où nous n’étions plus venus depuis environ 6 ans et de Safi. Où encore de Béni Mellal et Khouribga où on ne s’est jamais produits. Nous avons choisi des villes où il n’y aura pas d’initiatives locales style Festival, des villes souvent laissées de côté dans le circuit des festivals.
Vous avez choisi de faire cette tournée à une période où l’on voit très peu de groupes sur scène. Qu’est-ce qui a motivé cette démarche?
Notre démarche est militante. Se produire en cette période est une façon pour nous de militer pour la culture durant toute l’année. Parce que la structuration artistique de l’année est telle que toutes les activités sont tassées sur deux ou trois mois, ce qui fait qu’il ne se passe rien le reste de l’année. Il est donc normal qu’il se passe quelque chose pendant l’hiver.
Maintenant il y a le problème de salles pour la musique. Bien qu’étant l’art le plus populaire au Maroc, aucune salle n’est conçue pour la musique.
A ce propos, vous avez joué dans une salle si exigüe qu’elle n’a pas pu contenir tous les spectateurs venus vous voir. C’est quelque chose qui vous choque ?
Il y a de quoi. Cela nous embête parce qu’on n’a pas envie de créer de la frustration mais de la joie. En même temps que voulez-vous qu’on fasse ? En tant qu’artistes, on peut à la limite organiser des concerts, enregistrer des albums et bien d’autres choses, mais certainement pas de construire des salles.
Quelle est l’actualité du groupe Hoba Hoba Spirit ?
Le groupe a eu l’occasion de faire cet album “Nefs &Niya” avec Justin Adams en Angleterre qui est sorti cette tournée. On va la produire en studio pendant deux semaines. Avant de faire un break de trois semaines et puis on va certainement aller à l’étranger à mi-avril début mai.
On peut vous imaginer en Afrique subsaharienne où vous vous êtes déjà produits?
On a joué à Niamey en 2006 et avions même gagné la médaille d’argent de la Francophonie. Et tous les membres du groupes ont adoré leur séjour. Il faut dire qu’on a passé plus près de 15 jours là-bas. J’étais aussi au Mali et au Sénégal. Je veux juste dire que j’adore cette partie du continent. C’est vraiment dommage qu’on n’a pas souvent l’occasion de se produire là-bas.
Vos spectacles sont souvent un grand show. Peut-on dire que le groupe Hoba Hoba Spirit se porte bien ?
(rire). On peut dire qu’on n’a pas de problème. Sauf qu’aujourd’hui Anouar a des côtes blessées, il a du arrêter de jouer.
Pensez-vous que les dispositions prises par les autorités compétentes pour lutter contre la piraterie sont de nature à rassurer les musiciens?
J’ai une position un peu décalée par rapport à la piraterie vu qu’à la base, si on joue aujourd’hui ici, c’est parce qu’on a été piraté. Parce qu’aucune structure officielle ne voulait de notre musique. Donc, on ne va pas se mettre à critiquer ce phénomène puisqu’elle nous a permis au moins à la limite de faire voyager notre musique.
Votre tournée est associée à l’Association Mama Assia - Amis des Centres de Réforme et de la Protection de l’Enfance…
D’abord, je remercie MarocTelecom qui est à l’origine de cette tournée vu que financièrement elle n’aurait pas, comme structure, tenu debout. Ce qui nous a permis d’abandonner la billetterie à l’Association Mama Assia.
Ensuite, à partir du moment où on a un sponsor qui nous permet de faire nos spectacles sans se soucier au niveau de la billetterie, on a préféré associé une association sérieuse et qu’on connait bien.
Il faut dire qu’on a déjà eu l’occasion de jouer dans une prison pour mineurs où nous avons vu la misère. Ceci pour dire que si on peut apporter le bien-être t-il fusse non matériel à un ensemble de misère, on ne va pas s’en priver.
S’il vous été demandé de remercier le public jdidi, que leur aurez-vous promis?
Je leur promets qu’on reviendra et les rassure qu’on adore cette ville même si nous n’avons pas souvent eu l’occasion de jouer ici. El Jadida, c’est chez nous.