Entretien avec Phillip Dinkelacker, leader du groupe Berlin Boom Orchestra :

«Le reggae est l’expression des populations d’en-bas»

Jeudi 15 Octobre 2009

Entretien avec Phillip Dinkelacker, leader du groupe Berlin Boom Orchestra :
Le groupe allemand Berlin Boom Orchestra
a donné récemment deux concerts,
à Rabat et Casablanca, dans le cadre des
festivités marquant la célébration de l’Année culturelle Allemagne-Maroc. Entretien avec son leader, Phillip Dinkelacker.

Libé : Berlin Boom Orchestra s’est produit pour la première fois au Maroc, à Rabat et à Casablanca. Quelles sont vos impressions?

Phillip Dinkelacker : Nous sommes très satisfaits d’avoir joué devant un public généreux, magnifique et très réceptif. Nous avons passé de merveilleux moments à ses côtés, à Casablanca comme à Rabat. C’était une expérience vraiment extraordinaire.

Vous attendiez-vous à un public aussi enthousiaste, comme vous le décrivez?

Je ne connais du Maroc qu’une partie de son histoire parce que je suis un étudiant en histoire. Bien que nous ne connaissions rien de la scène marocaine, nous ne nous attendions pas à un public différent. Tout simplement parce nous n’avions pas d’a priori sur les publics devant lesquels nous jouons. Cela dit, nous avons forcément appris quelque chose du Maroc. Nous avons eu des expériences tout à fait différentes qui nous ont permis d’apprécier à sa juste valeur le public marocain qui nous a paru très ouvert.

Quel message retiendriez-vous alors du Maroc, une fois rentré à Berlin?

Que les Marocains sont un peuple très ouvert, qu’ils vous acceptent tel que vous êtes et qu’on a pas besoin d’être un autre que soi-même pour mériter son amitié.

Concernant votre groupe, pourquoi avoir choisi le reggae et ses variantes ?

Nous apprécions beaucoup le reggae comme style de musique, particulièrement Bob Marley qui en est l’illustre légende. Mais aussi le Ska que nous avions souvent écouté. Cependant, ce n’est pas une bonne initiative que de reproduire totalement le reggae, il faut toujours essayer d’y mettre un peu de soi. D’où l’idée de les mixer pour obtenir un genre de musique inspiré de ces deux styles, mais qui ait un accent berlinois et propre au groupe.

Est-ce pour créer cette différence que vous avez opté pour des tenues vestimentaires plutôt décontractées?

Il y a deux raisons à ce choix. La première est que nous venons du «Ska» où c’est une habitude de porter des vêtements, costumes, cravates noirs et chemises blanches. Le noir et le blanc renvoient un message antiraciste, dans ce sens qu’ils veulent dire que Blanc et Noir travaillent et font la musique ensemble.
La seconde raison concerne directement le groupe qui veut que ses musiciens portent des costumes sur scène. Nous aimons confondre les gens, les choquer, c’est le contraste.
Il y a deux ans, certains membres du groupe arboraient le look habituel des reggaemen.

Une prochaine fois au Maroc?

Ce serait une bonne chose pour nous et pour le public qui nous a très vite adoptés. Le reggae est connu dans le monde entier. C’est une base sur laquelle on peut penser. Pour preuve, nous avons cette musique que nous avons adoptée en commun avec le groupe marocain Baraka. Le reggae est une musique flexible du point de vue social et très engagée. Comme le groupe d’ailleurs. Ce n’est pas une musique de radio, mais l’expression « des populations d’en-bas».


Propos recueillis par ALAIN BOUITHY

Lu 2228 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Dossiers du weekend | Actualité | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Chronique | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP | Economie_Zoom | Economie_Automobile | TVLibe