Il fait partie de cette génération de tennismen n’ayant pas été trop gâtés par le facteur temps. Des joueurs venus pour reprendre le flambeau laissé par les trois mousquetaires, Younès El Aynaoui, Hicham Arazi et Karim Alami, des grosses raquettes qui ont réussi à se hisser aux avant-postes et à placer haut la barre pour la génération montante.
Mehdi Ziadi ne manque ni de talent ni de détermination. Certes, à 26 printemps, il se trouve déjà à mi-parcours de sa carrière, mais dispose de tous les atouts pour franchir les caps en vue de se frayer une place au-devant de la scène du circuit ATP.
Tout comme de Younès El Aynaoui qui a retrouvé son meilleur tennis après avoir soufflé sa 27ème bougie, parvenant à trouver place au top 20, Ziadi fonde l’espoir légitime de rééditer ce scénario, se fixant comme principal objectif de figurer parmi le cercle réduit des cent premiers joueurs mondiaux à la fin 2010.
«Gagner 25 points ATP tous les deux mois, ça reste jouable et je pense que je suis sur la bonne voie. Avec la confiance, et surtout beaucoup plus de participation dans les tournois, je pourrais intégrer le top 100 en 2010.
Un classement au devant de la scène qui m’ouvrira les portes des qualifs des tournois les mieux dotés et pourquoi pas ceux du Grand Chelem», a-t-il fait savoir dans un entretien accordé à Libé. Tout en tenant à préciser qu’«en étant bien encadré à l’instar de ce qui se passe pour les joueurs étrangers, et en ayant un programme de compétition bien défini, le résultat tant souhaité devrait nécessairement prendre forme. Sans oublier les sponsors qui, en nous accompagnant et en nous aidant, on peut aller de l’avant ».
Libé : Pourriez-vous nous parler de votre programme de compétition au titre de la saison en cours ?
Mehdi Ziadi : Avec mon entourage et mon staff technique, nous avons essayé d’élaborer un programme bien chargé lors de cette période estivale, sans pour autant perdre trop d’énergie, puisque la saison tennistique n’arrive à son terme qu’au mois de novembre. Pour le mois en cours, je dois disputer chaque week-end un tournoi par équipes en France, alors que durant les jours de semaine de mai, je serai engagé dans des Futures en Espagne. Mon calendrier compte également trois tournois Futures qui auront lieu en Tunisie, avec éventuellement quelques participations dans des Challengers. Je regagnerai le Maroc au mois de juin pour prendre part à des Futures et je nourris l’ambition de faire un excellent parcours devant mon public. Une fois le circuit estival terminé, j’espère que j’aurai glané un maximum de points et amélioré mon classement mondial, ce qui me permettrait d’envisager la suite du parcours dans de bonnes dispositions.
La petite prestation de l’équipe du Maroc en Coupe Davis en Tunisie a fait couler beaucoup d’encre.
Que s’est-il passé réellement, alors que l’EN avait toutes les chances de pouvoir quitter ce groupe II de la zone Euro-Afrique.
Franchement, tout se passait à merveille à notre arrivée à Tunis. Il régnait une ambiance bon enfant et toute l’équipe se montrait solidaire et décidée à atteindre l’objectif escompté qu’est la montée. On a commencé la compétition du bon pied un mercredi avec une victoire nette par trois à zéro contre le Saint Marin. Le lendemain, jeudi, on a enchaîné sur un autre succès, toujours sur la même issue de trois à zéro, face au Nigeria. On était donc bien parti pour réaliser notre objectif. Sauf que jeudi soir, sachant que cette Coupe Davis se déroulait la semaine qui précédait le Grand Prix Hassan II de tennis, un membre fédéral nous annonçait que deux des trois wild cards au tableau final de l’ATP casablancais ont été octroyés à Rabii Chaki et à moi-même. Le bénéficiaire de la troisième invitation n’a pas été connu en ce moment. Reda Amrani, sans sésame, a décidé de protester à sa manière, une manière qui nous a coûté cher, en balançant son match. Il a déstabilisé le groupe, alors au lieu d’accéder au groupe 1, on était acculé à faire du surplace.
Comment évaluez-vous votre participation à la 25ème édition du Grand Prix Hassan II de tennis ?
Je tiens à rappeler que pour cette 25ème édition du GP Hassan II, j’étais à ma deuxième participation au tableau final. Un tableau des plus relevés, rehaussé par l’engagement de joueurs classés dans le top 100. En se produisant devant le public marocain, je n’étais pas intimidé par la valeur des joueurs adverses et je n’ai ménagé aucun effort afin de faire bonne figure. Et ce, en dépit de la fatigue que je ressentais, du fait que je n’ai pas eu assez de temps pour pouvoir récupérer. Je suis rentré de Tunis lundi et me suis retrouvé sur le Central du complexe Al Amal le lendemain mardi. J’ai beaucoup misé sur mon vécu, en particulier mon probant parcours au Challengers de Rabat, et sur ma petite expérience acquise l’année dernière au Grand Prix. J’ai hérité d’entrée d’une grosse raquette, le Belge Olivier Rochus. J’ai vite fait d’entrer dans le match, glanant le set inaugural, mais lors des deux dernières manches, j’ai accusé un coup de fatigue, ce qui a profité au Belge pour s’adjuger le gain de la partie.
Etes vous satisfait de votre parcours ?
Bien entendu, je ne peux que l’être. J’ai fait un bon début de saison et je compte aller davantage de l’avant. J’ai gagné jusqu’ici 25 points ATP et je suis maintenant 700ème au classement ATP, sans omettre que la saison écoulée j’avais peu joué. J’ai retrouvé l’envie de jouer et je ne peux que progresser, surtout si je maintiens cette cadence de glaner régulièrement des unités ATP au fil des semaines.
Vous êtes coachés désormais par le technicien Abderrahim Moundir. Qu’aspireriez-vous de cette collaboration ?
Tout tennismen ou tenniswomen managé par un encadreur de la trempe d’Abderrahim Moundir n’a qu’à gagner de cette collaboration. Entre nous deux, le courant passe très bien, ce qui nous permet de travailler dans une parfaite symbiose. En grand connaisseur du circuit, Moundir a confectionné un programme de préparation bien ficelé, m’aidant à progresser davantage et ce, en axant le travail sur tous les volets : technique, physique et mental. Si la marche n’est pas stoppée par une blessure, avant fin 2009, je cible faire partie du top 300. Gagner 25 points ATP tous les deux mois, ça reste jouable et je pense que je suis sur la bonne voie. Avec la confiance, et surtout beaucoup plus de participation dans les tournois, je pourrais intégrer le top 100 en 2010. Un classement au-devant de la scène qui m’ouvrira les portes des qualifs des tournois les mieux dotés, et pourquoi pas ceux du Grand Chelem.
L’espoir est légitime donc de voir un joueur marocain se produire de nouveau dans le circuit huppé de l’ATP ?
Oui, il est fort possible que l’on retrouve pour bientôt des joueurs marocains dans des tournois majeurs. Pour le moment, on n’a pas mal de Futures, de Challengers, ainsi que le GP Hassan II, à nous de tirer le maximum profit de ce circuit. En étant bien encadré à l’instar de ce qui se passe pour les joueurs étrangers, et en ayant un programme de compétition bien défini, le résultat tant souhaité devrait nécessairement prendre forme. Sans oublier les sponsors qui, en nous accompagnant et en nous aidant, on peut aller de l’avant.