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de Hédi Jouini signé Karim Slaoui
et «Tafla
El Andaloussia»,
de Salim Lahlali, la chanteuse marocaine Fatima Zahra Lahlou vient
de sortir un nouveau single. Retour
sur cette nouvelle production
et sur l’actualité
de cette chanteuse.
Libé : Comment expliquez-vous votre absence de la scène musicale marocaine?
Fatima Zahra Lahlou : Non, je ne crois pas que je suis absente. Peut-être au niveau des médias, mais pas en ce qui concerne des manifestations culturelles et des festivals. D’ailleurs, cette année, j’ai participé entre autres au Festival Mawazine à Rabat, l’un des festivals les plus réussis au Maroc et qui m’a beaucoup marquée. Il y avait aussi ma participation au Festival de Carthage où j’avais animé une soirée maghrébine avec un parterre d’artistes venus d’Algérie et de Tunis.
Que pouvez-vous nous dire sur votre dernier single ? Vous avez opté pour des styles occidentales et gnaoui au lieu de Chagori Bayati qui a marqué votre dernière production?
D’abord, j’aimerais préciser que j’adore Chgouri Bayati et que j’ai encore du mal à trouver des compositeurs qui excellent dans cet art.
Je considère Chagori comme un genre agréable et distinct. On commence à le retrouver dans des chansons maghrébines et même orientales. Des artistes orientaux ont commencé à s’adonner à ce genre musical. En plus, j’estime qu’il correspond bien à mes capacités vocales. C’est pourquoi, j’ai donc choisi de reprendre le morceau de « Lamouni li gharou menni», en lui ajoutant un nouvel arrangement musical et un esprit innovant et jeune. D’ailleurs, je pense que la reprise de cette chanson a été une vraie occasion pour la jeune génération de connaître des artistes de grand calibre tels que Salm Hilali et Hédi Jouini. Deux phénomènes de la chanson maghrébine méconnus aujourd’hui et à qui la chanson maghrébine doit beaucoup.
Concernant mon dernier single, je dois confirmer que je me suis encore une fois inspirée de Chgouri mais dans des proportions très limitées, car je n’aime pas rester attachée longtemps à un seul genre musical. Mon travail consiste à chercher d’autres styles et envisager d’autres aventures artistiques.
C’est pourquoi, mon deuxième single intitulé « Je dois oublier » sera en rupture avec mes chansons précédentes. Il est le fruit d’une collaboration entre Mohamed El Chakouri, un jeune auteur et compositeur avec qui je travaille pour la première fois et Karim Slaoui, un artiste merveilleux qui s’est occupé des arrangements musicaux et avec qui j’ai déjà travaillé.
Je tiens à préciser que cette chanson n’est pas encore sortie et qu’il reste quelques modifications à faire. Je dois dire que je suis très exigeante au niveau de mes enregistrement studio.
Que pensez-vous de la chanson moderne marocaine?
A vrai dire, la situation n’est pas claire. C’est mi-figue mi-raisin. Il y a une dynamique, une montée en puissance des jeunes, des festivals qui se créent chaque année, mais le problème, c’est l’incapacité à traduire ces efforts au niveau de la production. Le marché de la chanson marocaine est étroit et elle a du mal à franchir les frontières.
La quantité des albums produits et commercialisés dit long sur les conditions de production de cette chanson.
On vit vraiment une lamentable contradiction. Les artistes marocains sont fortement présents au niveau régional et sont bien appréciés par le public et convoités par les organisateurs des festivals, mais pas plus.
Que pensez-vous de la nouvelle génération des chanteurs marocains ?
Je pense qu’on a un potentiel énorme. On a des talents. J’ai eu déjà l’occasion d’écouter certaines voix qui m’ont beaucoup impressionnée, mais je dois dire de nouveau que la question de la pérennité de ces jeunes talents est cruciale. S’il est vrai qu’il y a un effort pour découvrir ces jeunes et leur donner l’occasion de monter sur scène, il reste que ces actions ne s’inscrivent pas dans la durée. Notre problème a été et demeure celui de la production. Je crois qu’il faut réagir vite avant qu’il ne soit trop tard.