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Libé : Pourriez-vous nous faire part des résultats obtenus au niveau de votre délégation, surtout que les conditions d’enseignement ne sont pas faciles dans une région qui compte plus de 80% de la population rurale et plus de 60% d’analphabètes ?
Brahim Bencharqui : L’année scolaire 2010–2011 a été pour nous, les gens de la campagne, très intéressante, fructueuse et prometteuse. Et pour cause. Nos enfants, filles et garçons, ont fait une razzia au niveau régional, national et, tenez-vous bien, au niveau international. En effet, nos élèves ont permis à la délégation de Sidi Bennour de s’adjuger la première place au niveau de la région Doukkala-Abda : le taux de réussite au baccalauréat est de 66,09%. Au niveau national, ils occupent une très bonne place dans le classement général pour une délégation qui n’a que deux ans d’existence. Pour ce qui est du collégial et du primaire, les taux de réussite ont été respectivement de 60,99% et 91,15%.
Vous avez dit que les élèves de cette partie des Doukkala ont brillé de mille feux au niveau international !
Effectivement. Nos élèves, avec leurs professeurs qui méritent, en l’occurrence, d’être félicités, se sont imposés et ont fait parler d’eux lors des diverses manifestations. Ainsi, les élèves du collège Qastalani à Sania Berrguig ont remporté le premier prix national attribué par le Centre marocain de l’éducation civile pour l’éducation à la citoyenneté, l’école Badr relevant de la commune de Gharbiya a eu l’honneur, comme école écologique unique, de représenter la région Doukkala-Abda au niveau national, et, tenez-vous bien, les élèves du Lycée Sidi Bennour ont remporté le premier Prix international au concours international des jeunes journalistes pour l’environnement : ils ont participé à ce concours aux côtés de 11 pays européens avec un travail qui a surpris les acteurs concernés par l’environnement : « Les couches d’enfants : une catastrophe environnementale qui porte préjudice à la région de Sidi Bennour ». Sans oublier, bien entendu, les exploits de nos élèves lors des manifestations sportives au niveau régional et national. Ajoutons que le passage des cinq parlementaires de la province de Sidi Bennour n’a pas été inaperçu.
Quelles sont les réalisations de l’éducation non formelle pour lutter contre l’analphabétisme qui représente dans cette région l’un des taux les plus élevés?
L’alphabétisation et l’éducation non formelle ont été et restent pour nous le défi majeur à relever dans cette jeune province, d’autant plus que la lutte contre ce fléau exige la mobilisation de tous. Tout le monde doit mettre la main à la pâte. Ainsi, plus de 3000 personnes, encadrées par 64 formateurs et formatrices, ont bénéficié de la campagne d’alphabétisation. Par ailleurs, plus de 500 enfants ont bénéficié du programme de la deuxième chance dans le cadre de l’éducation non formelle. Le bilan en a été en conséquence positif quant au taux de réussite : 66% d’alphabétisation et 71% de l’éducation non formelle.
En ce qui concerne l’intégration des enfants de l’éducation non formelle dans l’enseignement formel, nous avons atteint le taux de 28% avec 147 enfants ; lequel visait la direction de l’éducation non formelle dans sa stratégie sur trois ans.
Je dois rappeler que l’enveloppe allouée par l’AREF Doukkala-Abda et le ministère pour l’année prochaine, à l’alphabétisation a dépassé les 2 millions de dirhams et 376.000 dirhams pour l’éducation non formelle. Ce qui aura un impact sur nos réalisations à même de circonscrire l’analphabétisme et la déperdition scolaire.
Revenons à l’infrastructure scolaire. Dans le cadre de la politique de proximité prônée par le ministère de tutelle et la demande incessante d’un enseignement de qualité, qu’en est-il de la réhabilitation et la construction des écoles et des internats, étant donné que la grande partie des agglomérations de la province sont rurales et parfois loin des établissements scolaires ?
Les chantiers ouverts pour répondre à une demande croissante en matière de produit éducatif, sont très prometteurs, et les travaux vont bon train pour que l’année scolaire 2011/2012 démarre conformément à nos vœux. Ainsi, on a procédé à la réhabilitation du collège Arbâa Al Aounate et à la réfection de l’étanchéité de 16 écoles d’une surface de 2348 m2. L’internat du lycée Al Imam Ghazali à Sidi Bennour de 200 lits sera ouvert l’année prochaine. En plus, d’autres travaux vont très prochainement démarrer : la construction du collège Annasr avec un internat dans la commune de M’Tal, du lycée Annasr à Zemamra, du lycée 30 Juillet à Sidi Bennour. D’autres projets seront l’objet d’ouverture d’enveloppes très prochainement : il s’agit de la construction de deux écoles dans les communes de Tamda et Jabriya, la construction d’un internat de 120 lits au collège Azzaïtouna dans la commune rurale Al Machrek. Par ailleurs, nous avons à réhabiliter les deux internats des lycées Sidi Bennour et Ouled Amrane. Nous allons également lancer un appel d’offres pour l’approvisionnement des internats et des cantines scolaires. Le lycée Doukkala à Al Aounate, le collège Ibn Aarabi à Gharbiya, le collège Qastalani à Saniya Berguig et l’internat du collège Al Baroudi feront l’objet d’extension pour répondre à la demande croissante et urgente des habitants qui vivent en majorité dans le monde rural. C’est un challenge pour nous tous : ministère, AREF, délégation, autorités locales, associations de parents d’élèves, communes, sont appelés, plus que jamais, à mieux s’investir pour être au diapason des changements que connaît notre pays.