Entretien avec Abdessadek El Alem, coordinateur général des 2èmes Rencontres de MovieMed

Franc succès pour MovieMed dont les deuxièmes rencontres se sont déroulées les 20 et 21 janvier à Ouarzazate.
Le secrétaire général de la Ouarzazate film commission
qui a accueilli cet événement s'explique sur la nature de cette manifestation
et son impact sur Ouarzazate. Entretien.

Libé : Quelle évaluation pour ces deuxièmes rencontres de MovieMed ?

Abdessadek El Alem : Sur la base des fiches d'évaluation distribuées aux participants, plus de 90 % des résultats sont très positifs et encourageants. Nous pouvons parler d'un franc succès, étant donné le produit émanant des tables rondes, la nature des projets présentés aux prix Bourse MovieMed et au prix Ciné-tourisme. Il y a lieu aussi de mentionner le rôle de Ouarzazate en tant qu'espace de rencontre, d'échange et de tissage de partenariats et d'amitiés professionnelles. Je peux assurer que l'avenir de cette manifestation est prometteur pour les pays méditerranéens membres.

En quoi consistent les rencontres de MovieMed ?

Il s'agit d'un projet dédié au tourisme, au cinéma, à l'audiovisuel et  à la synergie entre ces deux secteurs dans les pays de la Méditerranée,  dans la diversité de leur territoire avec tous les enjeux économiques, sociaux et culturels. Quant à sa composition, MovieMed c'est quatre Chambres de commerce et d'industrie, en l'occurrence celle de Malaga (Espagne), de Tripoli (Liban), de Tunis, de Marseille Provence (France), une instance de cinéma d'Egypte, deux commissions du film de France et d'Ouarzazate, un Office national du tourisme (Liban), la Fondation de cinéma (Liban), une école de l'audiovisuel : Ecole supérieure des arts visuels (ESAV) de Marrakech, un Centre Régional d'investissement : CRI de Souss-Massa-Drâa et un producteur : United Artistic Group (Egypte).

Quels sont les objectifs de ces rencontres ?

Sur le plan touristique, il y a d'abord la valorisation des atouts culturels et naturels des territoires : tourisme durable, mise en harmonie des espaces de rencontres avec les professionnels de l'image, promotion des innovations technologiques et du tourisme d'affaires. Quant au volet cinéma, l'on peut évoquer  la présentation d'une offre globalisée et une visibilité de l’espace méditerranéen pour l'accueil des tournages, le partage des expériences des bonnes pratiques et la recherche de partenaires et d'investisseurs.

Quelle combinaison entre territoire, cinéma et tourisme à votre avis ?

Cette synergie entre ces deux secteurs est à même de générer de grandes et de nouvelles opportunités d'investissement, d'échanges et d'emploi. L'on doit ainsi œuvrer dans le sens d'une meilleure coordination et d’un partenariat entre les professionnels des deux secteurs, que ce soit au niveau de la planification ou de la réalisation des projets, question d'harmoniser les actions, mais aussi d'alléger le fardeau parfois lourd qu'endure le territoire, à cause des actions mal coordonnées et mal planifiées.

Certaines voix évoquent une éventuelle marginalisation des potentialités de la ville d'Ouarzazate lors de cette édition ?

J'ai bien évidemment entendu ce genre de discours, mais je peux assurer que le comité d'organisation a invité toutes les potentialités, et personne n'a manqué à l'appel. Les instances élues, dont la municipalité, la société civile, la presse locale, les services extérieurs ont été invités et ont pris activement part à ce rendez-vous. Nous avons même donné l'opportunité aux stagiaires et étudiants de la faculté polydisciplinaire  d'Ouarzazate, de l'Institut spécialisé aux métiers de cinéma (ISMC) qui ont été créatifs et interactifs. Donc, à aucun moment il n'y a eu présence de cet esprit d'exclusion.

Quel profit Ouarzazate tire-t-elle  de ce genre de manifestations ?

Il est indéniable que ce genre de rencontres internationales donne une visibilité pour la destination à une échelle assez large, puisque les participants étaient de tous bords (France, Espagne, Liban…). Le tourisme et le cinéma pourraient en profiter grandement. Outre les débats et discussions, les participants se sont rendus aux sites naturels de tournage, aux musées, aux studios, aux oasis, aux sites patrimoniaux (Taourirt, Aït Benhaddou…) et ont apprécié cette variété et cette richesse à valoriser, et cela ne peut pas aller sans impact certain.