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Abdelkrim Belhafyen : Je voudrais d’abord rappeler que l’action du Plan Vert touchera globalement une superficie de 6.000ha, dont 5500 ha concernent l’amanderaie déjà existante, qui sera réhabilitée. C’est le reste donc, à savoir 500 ha, qui sera planté par les amandiers. Le projet se décline sur plusieurs années. Et cette année, nous allons planter 200ha. Pour les superficies déjà peuplées d’amandiers, le Plan Vert assurera l’entretien de 150ha. Quant à l’emplacement des nouveaux plants, une superficie de 14ha est déjà aménagée près du village d’Aguerd Oudad, dans la municipalité de Tafraout. Elle a été plantée à l’occasion du Festival des amandiers. C’est le ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime, lui-même, qui a inauguré cette opération. Pour les 536ha restants, ils seront répartis inégalement sur les communes d’Aît Ouafka, Tassrirt, Tarswat et Anzi.
Voulez-vous nous donner une idée sur les moyens financiers mobilisés par le Plan Vert à cet effet ?
Il s’agit d’un montant de 6 MDH. En plus d’une autre enveloppe accordée par le Fonds de développement rural, destinée à la mobilisation des eaux souterraines d’irrigation. Je pense que c’est la première fois que la culture de l’amandier bénéficiera d’un aussi important budget. Qui concerne, il faut le souligner, le coût de la réhabilitation de toute la filière de l’amandier, de la plantation à la commercialisation.
Le problème de la sécheresse structurelle dans la région constitue toujours le grand défi à relever pour la culture des amandiers. Comment le Plan Vert compte-t-il aplanir cette difficulté ?
Il faut souligner que cette problématique de rareté d’eau qui est une donne structurelle, comme vous dites, est le grand handicap que compte surmonter le Plan Vert en priorité. Et ce, par une mobilisation assurée des eaux d’irrigation. Il s’agit d’abord, dans le cadre de la mobilisation des eaux souterraines de réaliser près de 25 forages (dits sondages de reconnaissance) d’eau pour la transformation d’une dizaine d’entre eux en sources d’irrigation. 4 sont déjà opérés et ont donné des résultats souhaités (débits de 2 à 6 l/s). Deux sont réalisés à Ammelne, un dans la commune d’Afla Ighir et un autre dans celle de Tahala. Pour ce qui est de la mobilisation des eaux superficielles, nous avons identifié au niveau de notre administration, les sites devant abriter deux barrages collinaires. Sachant que des études de faisabilité de ces ouvrages de rétention des eaux pluviales dans ces lieux, doivent se faire par les services compétents. Les emplacements suggérés pour leur réalisation sont les sites de Tizirt, de la commune de Tassrirt et celui de Sidi Aâkoub, dans la vallée des Ammelnes. Ces deux ouvrages permettront de retenir un peu plus d’un million de m3 d’eau. Ce sont les superficies plantées, notamment à Awmrakt, ainsi que la palmeraie de Tafraout qui en bénéficieront.
Sur le terrain, le PVM peut buter sur d’autres difficultés. On cite par exemple, le fait que les fellahs de la région sont peu organisés en coopératives; le problème de l’émigration des populations vers les centres urbains ou entre celui des structures foncières des terrains.
C’est vrai que tout cela existe. Pour ce qui est du manque d’organisation des paysans en entités représentatives telles les coopératives, le PVM en est très conscient. De ce fait, une action dans ce sens est prévue pour remédier à ce déficit. Pour ce qui est de l’exode rural, qui est certes un grand problème, le Plan Vert ambitionne justement de retenir les paysans sur place. Quant à la nature du foncier, celle-ci reste très complexe à résoudre. Je fais allusion à l’expérience de remembrement des terrains menée à Aît Ouafka depuis des années, sans jamais aboutir. Mais concernant notre projet, nous allons tout simplement choisir des grandes parcelles à planter, et chaque fellah bénéficiera des arbres se trouvant dans ses parcelles. Ainsi, la stratégie du PMV, permettra certainement de surmonter ces handicaps. L’autre initiative du Plan, est que les superficies plantées vont être confiées pendant deux ans à des entreprises agricoles spécialisées dans le cadre de marchés publics, qui s’occuperont de leur irrigation et entretien. Après, les terrains seront remis aux fellahs des villages, clef en main. Donc, le succès est sans doute assuré.
Quid de la dernière phase de la filière, à savoir la mise en valeur de la production et sa commercialisation ?
D’abord nous espérons à la fin du projet parvenir à améliorer le rendement en amandiers quantitativement, c’est-à-dire, passer de 0,5 kg par arbre à 2 ou 3 kg. Autrement dit, nous ambitionnons deux quintaux d’amandes par hectare. Il y aura, comme prévu, la mise en place de trois unités de décortication du fruit et son conditionnement. Les produits finis seront acheminés vers les coopératives de collecte qui seront appelées à s’organiser en «groupements d’intérêt économique» : Des organismes qui auront un statut en quelque sorte similaire à celui de l’agrégateur agricole. Le PMV prévoit enfin des actions pour aider les agriculteurs à mettre leurs produits dans les circuits de commercialisation.