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Le ministre des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement a déclaré mardi devant la Chambre des conseillers que le surpeuplement dans les prisons a baissé de 45% à 38% entre 2012 et 2016 alors que le délégué général de l'Administration pénitentiaire avait affirmé récemment devant la commission de législation et des droits de l’Homme à la Chambre des représentants que la surpopulation avait pris de proportions alarmantes et impactait négativement les efforts déployés au niveau de l’éducation, de formation et de l’accès aux soins au sein des prisons. Pis, il a indiqué que les établissements pénitentiaires sont devenus un sujet de honte qui nuit à l’image du Maroc. A titre d’exemple, il a cité la prison de Salé où 140 détenus sont regroupés dans une cellule de 20m2. La situation est identique dans les prisons de Fès, Casablanca, Meknès, Tanger, Kenitra, Tétouan, Nador et Larache. « Peut-être faut-il que je demande aux directeurs des établissements pénitentiaires de ne plus accueillir de nouveaux pensionnaires jusqu’à ce qu’on trouve les moyens de construire de nouvelles prisons susceptibles d’accueillir tous les détenus et prévenus », a-t-il ironisé.
Qui dit vrai et qui dit faux, Mohamed Salah Tamek ou Mustapha El Khalfi ? Il est difficile de trancher puisque les chiffres concernant le surpeuplement des prisons demeurent contradictoires. En fait, le même délégué général de l'Administration pénitentiaire avait déjà déclaré, en marge de l’Examen périodique universel (EPU) de la situation des droits de l’Homme à Genève, que les efforts consentis par le Maroc ont permis de réduire à 35% le taux de surpopulation carcérale, à travers la création de nouveaux établissements pénitentiaires et l’élargissement de la superficie dédiée à chaque détenu en précisant que 10 établissements pénitentiaires d’une capacité de 9.000 places ont vu le jour en 2015 et cinq d’une capacité de 2.800 places en 2016.
Un non-sens puisque l’Observatoire national des prisons a affirmé de son côté que les statistiques de 2016 avaient révélé que la population carcérale avait atteint 79.368 prisonniers, dont 33.627 prévenus (personnes en détention préventive) contre 74.039 prisonniers dont 30.340 prévenus en 2015 soit une augmentation de 5.329 personnes au cours des seuls onze premiers mois de l'année. Jusqu’en septembre 2017, leur nombre s’est élevé à 82.400.
Pis, les taux de la surpopulation carcérale ont atteint des niveaux élevés comme en atteste la prison locale de Marrakech où ce taux a grimpé à 328 %, celle de Nador (245%) et celle de Souk Larbaa (190%). A la prison locale d'Ain Sebaâ 1, ce taux a atteint 157% contre 140% pour celle d'Ait Melloul et 131% pour celle de Tétouan 2. Aujourd’hui, on compte huit détenus en moyenne par cellule et un médecin pour 820 détenus.
Quant aux détenus-prévenus, ils représentent 40% de la population carcérale totale. Et pour l'Observatoire, "ce phénomène constitue le facteur principal de la surpopulation carcérale".
Concernant la construction de nouveaux établissements pénitentiaires, les observateurs ont été unanimes à considérer que si les cinq dernières années ont été marquées par l’ouverture de 16 centres pénitentiaires, il n’en demeure pas moins que 11 autres ont été fermés et même l’ouverture probable de sept prisons nouvelles, dont deux seront opérationnelles avant la fin de l’année, ne résoudra pas le problème.