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Au Restaurant L’Emir, près de Ménilmontant, un quartier où vivent de nombreux Tunisiens, le patron, Yahia Ben Saïd, a baissé le rideau avant même le coup d’envoi, en Afrique du Sud pays hôte de cette Coupe d’Afrique des nations.
“Quand il y a un match entre pays du Maghreb, il y a toujours du monde, raconte-t-il. Ce soir, les premiers supporteurs sont arrivés dès 16h00. Je préfère fermer pour qu’on ne soit pas trop nombreux.”
Sur les banquettes, un public exclusivement masculin fume la chicha en buvant des thés à la menthe. “L’Algérie, c’est notre voisin, mais ce soir, c’est un peu la guerre entre nous”, plaisante Souhail, un jeune Tunisien qui n’a pas quitté bonnet et manteau.
“Il y a une compétition entre nos deux pays, économique, politique... Ça se retransmet de manière populaire sur les matches de foot”, renchérit Daradje, un pilote de ligne algérien.
Pendant son escale à Paris, il est allé suivre le match à Barbès, où les Algériens sont plus représentés. Dans le salon de thé Shaïnez, l’ambiance ressemble à celle de Ménilmontant. Il ne manque que les mosaïques aux murs.
“En fait, tout ça reste très bon enfant. On est des peuples qui aimons nous chambrer et le perdant en aura pour son grade”, ajoute le jeune homme pendant la mi-temps (0-0).
Pas de chance pour lui, ce soir, la Tunisie a arraché la victoire 1 à 0 à quelques instants du coup de sifflet final.
Pourtant, l’Algérie s’est approchée à plusieurs reprises des buts adverses. Sans concrétiser. A chaque occasion manquée, Houcine déversait - en kabyle - des bordées d’injures sur les Fennecs.
Attablé avec des amis dans le bar PMU des Deux Postes, toujours à Barbès mais sans chicha - faute d’extracteur de fumée dans le petit local -, il a mis l’ambiance. Et plié bagage à toute vitesse une fois le match fini. “Ce soir, je vais boire et demain je ne travaillerai pas”, glisse-t-il avec des élans dramatiques et un sourire amusé.
A l’autre bout du bar, Karim, un Marocain, relativise. “Les Maghrébins, on est les mêmes. On a la même histoire, le même bordel. C’est la France qui a fait les frontières pour nous diviser”. Derrière le bar, Idir, le fils du patron fait ses calculs pour la suite de la compétition. Outre l’Algérie et la Tunisie, le Togo et la Côte d’Ivoire - un gros morceau - figurent dans le groupe D.
“On a gagné la dernière fois contre la Côte d’Ivoire, on ne gagne que contre les grandes équipes”, assure-t-il avec optimisme.
“Tu parles, avec une équipe comme ça...”, lui rétorque un client désabusé.
“C’est vrai que c’était pas du beau jeu”, admet le jeune homme, entouré de drapeaux du Paris Saint-Germain et de l’Olympique Lyonnais. “De toute façon, je préfère le foot européen...”