Abdelaziz Iwi : Les décisions annoncées unilatéralement
par le gouvernement, sont faibles et partiales Les mesures prises unilatéralement par le gouvernement Benkirane à la veille de la fête du 1er Mai, ont marqué les discours de la Fédération démocratique du travail (FDT) et de l’USFP lors des meetings de la Fête du travail.
Selon Abdelaziz Iwi, membre du bureau central de la FDT, « les mesures qui ont été annoncées unilatéralement hier (mercredi) par le gouvernement, sont faibles et partiales».
Selon ce dirigeant syndical, les augmentations du SMIG et les autres mesures symboliques prises par le gouvernement ne satisfont pas les revendications essentielles des centrales syndicales notamment la révision de l’IGR, l’application de l’échelle mobile des salaires, l’augmentation des pensions de retraite pour qu’elles soient au diapason du SMIG. Le gouvernement Benkirane, selon Abdelaziz Iwi, s’entête et refuse jusqu’à présent la mise en application des dispositions de l’accord signé entre les centrales syndicales et le gouvernement Abbas El Fassi le 26 avril 2011.
La FDT et ses principaux partenaires, à savoir l’UMT et la CDT, ont tenu trois rounds de dialogue social avec le gouvernement après plus de deux ans de divorce, et elles espéraient que ce dialogue aboutira à des résultats tangibles et à des accords sociaux qui répondent aux revendications de la classe ouvrière. « Mais nous avons été choqués encore une fois et nous nous sommes rendu compte que le gouvernement n’a pas de vision claire pour approcher la question sociale. Il n’a pas une volonté de prendre des mesures courageuses pour mettre fin à l’injustice envers les salariés », a affirmé Abdelaziz Iwi dans son discours au nom du bureau central de la FDT. Il a également annoncé que les centrales syndicales sont déterminées à se mobiliser après les festivités du 1er Mai pour faire face à la politique antisociale du gouvernement et à « défendre la dignité des salariés et leurs droits ».
Le discours du président de la Commission administrative de l’USFP, Habib El Malki, a été sur la même longueur d’onde.
Les mesures prises par le gouvernement à la veille du 1er Mai sont « des cadeaux empoisonnés », a-t-il martelé dans l’allocution qu’il a prononcée au nom du Bureau politique du parti de la Rose.
Après avoir exprimé le soutien de l’USFP aux luttes des centrales syndicales pour faire aboutir leurs revendications légitimes, il a salué l’alliance de la FDT, la CDT et l’UMT et souhaité la voir intégrer d’autres « syndicats militants ». Ce qui renforcera le front social sur lequel la direction de l’USFP insiste depuis son IXème Congrès national.
Il a également affirmé que la célébration du 1er Mai est une opportunité pour la remise en question de la politique du gouvernement et ce qu’il a réalisé durant l’année précédente ainsi que les mesures concrètes qu’il avait promis de prendre en faveur de la classe ouvrière.
Habib El Malki a aussi affirmé que la politique d’improvisation et l’absence d’une vision claire chez le gouvernement expliquent la détérioration de la situation sociale et économique (fermeture d’entreprises surtout de PME, crise sociale aiguë…), tout en qualifiant de « libérale hybride » la politique gouvernementale visant la mainmise du marché sur tous les aspects de la vie et le retrait de l’Etat.
Il a vigoureusement critiqué la politique du gouvernement qui refuse de dialoguer avec l’opposition. L’Exécutif n’a daigné se mettre autour de la même table avec les centrales syndicales qu’après le succès de « la Marche de la colère » organisée le 6 avril à Casablanca. « Ce gouvernement ne dialogue que sous pression », a-t-il conclu.