"L'horloge tourne. J'espère que nous serons capables d'avoir un accord en ce qui concerne les clauses du divorce au Conseil européen de décembre, mais il y a encore du travail à faire", a déclaré M. Juncker, en arrivant à un sommet européen consacré aux questions sociales à Göteborg (Suède).
La Première ministre Theresa May, également présente en Suède, attend quant à elle un feu vert des Européens. "J'espère que l'UE répondra positivement afin que nous puissions avancer ensemble et parvenir aux meilleurs accords possibles à l'avenir qui soient bénéfiques aussi bien aux citoyens du Royaume-Uni qu'à ceux des 27 autres pays de l'UE", a-t-elle affirmé à son arrivée.
Mme May fait partie des 25 dirigeants de l'UE présents au sommet social de Göteborg (sur 28 au total). En marge de la rencontre, elle doit également rencontrer en tête à tête le président du Conseil européen Donald Tusk pour discuter des avancées des discussions sur le Brexit, mais aussi ses homologues irlandais, polonais et suédois.
Lors du dernier sommet européen en octobre, les 27 avaient fait un geste envers Londres en acceptant de lancer des "préparatifs internes" pour la négociation à venir d'un accord commercial avec le Royaume-Uni.
Mais ils avaient prévenu que cette deuxième phase de négociations n'interviendrait qu'une fois des "progrès significatifs" seraient enregistrés dans les trois dossiers prioritaires des négociations sur les termes du divorce entre le Royaume-Uni et l'UE.
Ces trois sujets sont l'épineux règlement financier du Brexit, le sort des droits des expatriés européens et britanniques après le divorce, programmé fin mars 2019, et les conséquences de la séparation pour l'Irlande.
Les 27 chefs d'Etat devront décider lors d'un sommet mi-décembre à Bruxelles s'ils donnent ou non leur feu vert à la deuxième phase de leurs discussions avec Londres.
Le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, dont le pays est en première ligne des discussions en cours, a estimé qu'il était "certainement possible" d'arriver à des conclusions en décembre.
"Mais si on attend jusqu'à la nouvelle année, ou si nous devons attendre pour des concessions supplémentaires, qu'il en soit ainsi", a-t-il ajouté.
Malgré les appels répétés des Européens aux Britanniques pour clarifier leurs offres sur les trois dossiers prioritaires, le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson a estimé vendredi matin, lors d'un déplacement à Dublin, qu'il était désormais "logique" de passer à la phase 2 des négociations.
Son collègue en charge du Brexit David Davis a dans le même temps sur la BBC appelé l'UE au compromis.
Selon Leo Varadkar, le gouvernement britannique a décidé d'aller "plus loin" que ne l'exigeait le vote du peuple britannique.
"Le gouvernement britannique a décidé que le Royaume-Uni devait quitter l'Union douanière, qu'il quitterait le marché unique, ils ont retiré cela de la table (des négociations) avant même que l'on parle d'échanges commerciaux", a souligné l'Irlandais.