Un kamikaze au volant d'une voiture piégée a fait exploser sa charge à proximité d'"un barrage des forces de sécurité afghanes près de l'entrée" de Camp Chapman, une base de l'Otan, dans la province afghane de Khost, frontalière du Pakistan.
L'attentat est survenu en début de soirée, juste avant l'iftar, le repas marquant la rupture quotidienne du jeûne pendant le mois du Ramadan, ont précisé les autorités qui avaient fait état de 18 morts dimanche soir.
Mais lundi, ce bilan a été revu à la hausse par le gouverneur de la province et la police locale qui ont déploré la mort de 27 civils, incluant des femmes et des enfants, et de six soldats afghans, portant le bilan à 33 morts.
Les rebelles talibans, généralement peu enclins à s'attribuer la paternité d'attaques tuant des civils, n'ont pas revendiqué cet assaut près de Camp Chapman, cible en décembre 2009 d'un spectaculaire attentat-suicide qui avait tué sept agents de la CIA.
Depuis la fin de sa mission de combat en décembre dernier, l'Otan compte un peu plus de 12.500 soldats encore déployés en Afghanistan dans le cadre de "Soutien résolu" afin de former et conseiller leurs homologues afghans, qui sont désormais seuls sur le terrain face aux talibans et à des groupes armés émergents se réclamant de l'organisation Etat islamique (EI).
Pour la première fois en 14 ans d'insurrection, une délégation des talibans afghans a officiellement rencontré, la semaine dernière au Pakistan, des responsables du gouvernement de Kaboul, sous la supervision de responsables des Etats-Unis et de la Chine.
Cette prise de contact facilitée par les Pakistanais à Murree, station touristique sur les hauteurs de leur capitale Islamabad, vise à ouvrir la voie à des pourparlers de paix afin de stabiliser l'Afghanistan, endeuillé par une hausse continue des attaques contre les civils.
Mais certains commandants talibans demeurent sceptiques quant à l'issue et au rôle du Pakistan dans ces discussions préliminaires, tandis que les combattants de l'EI tentent de doubler les talibans pour reprendre le contrôle local du jihad.