La même obsession de vouloir à tout prix faire rire le téléspectateur sévit depuis des années.
Comment diable s’est-on mis dans la tête que ce pauvre jeûneur de chez nous a absolument besoin de rigoler après une journée de privation ? Mais, entre nous, on n’a pas à lui demander son avis pour la simple raison qu’il n’en a pas. Ou c’est tout comme. Difficile de penser autre chose d’un destinataire qui se fait avoir chaque année pour récidiver l’année d’après. A la ribambelle de productions supposées comiques répond immanquablement une flopée de critiques tout acerbes les unes que les autres.
Et pourtant, il suffit de regarder ailleurs, de zapper, la télécommande étant faite pour ça, ou, tout au moins, se consacrer corps et âme à son bol de harira.
Le comble, c’est qu’avec ça, les uns et les autres ne se sentent pas gênés quand ils se prennent au sérieux pour se laisser aller vers quelque débat bien qu’aussi creux que les sempiternelles œuvres en question avec, au centre, ce pauvre enseignant qui n’a rien demandé à personne.
Un instit comme personnage caricatural, le but étant de faire rire. Encore une fois, c’est raté. Et à l’autre bout, ce ne sont pas des rires, ou pour le moins des sourires, mais une ire … magistrale et même syndicale ! (sic).
Nom de Dieu ! On vient d’en finir avec une grève qui avait trop duré… croisons les doigts.
Ce serait sans doute superflu que de rappeler que tous les enseignants ne sont pas des prophètes (respect Maître Ahmed Chawki), ni tous les médecins des Hippocrate, ni tous les magistrats ou avocats un modèle de droiture ou encore tous les journalistes (aïe !) un exemple d’objectivité et de crédibilité…
Il n’est pas du tout facile de faire rire avec cette fameuse « Trinité » interdite (Religion, Politique, Sexe) infligée à la société arabe.
Et si maintenant l’on doit faire avec des susceptibilités corporatistes … Zappons ! Il vaut mieux.
Mohamed Bernabia