-
Biden en Angola pour tenir in extremis une promesse à l'Afrique
-
Trêve au Liban. Frappes israéliennes contre des positions du Hezbollah
-
En Syrie, des rebelles prennent la majeure partie d'Alep
-
La BCE alerte sur les fragilités de la stabilité financière dans la zone euro
-
"Crise de la faim" au Soudan : Le chef d'une ONG fustige la communauté internationale
Après la surprise des législatives qui ont nettement freiné la déferlante de l'extrême droite, la France se cherche une majorité parlementaire.
Un casse-tête alors que ni le Nouveau Front populaire (NFP, autour de 180 sièges), ni le camp présidentiel (autour de 160 sièges), ni le RN et ses alliés (plus de 140 sièges) ne peuvent atteindre, seuls la majorité absolue (289 députés). De nombreux élus ne sont pas clairement identifiés comme membres d'un des trois blocs.
"Il faut que dans la semaine, nous puissions être en mesure de présenter une candidature" au poste de Premier ministre, actuellement occupé par le macroniste Gabriel Attal, a déclaré lundi le patron du Parti socialiste Olivier Faure.
La cheffe des écologistes, Marine Tondelier, a estimé sur RTL qu'Emmanuel Macron "devrait appeler aujourd'hui" la gauche à lui transmettre un nom de Premier ministre.
Le nouveau Front populaire (NPF), qui réunit la gauche radicale de la France insoumise (LFI), les socialistes ainsi que les écologistes, est apparue profondément divisée pendant la campagne.
Jugeant qu'il ne fallait pas donner "le sentiment que nous ne sommes pas capables de gouvernement", Olivier Faure a assuré que le choix se ferait "cette semaine", "soit par consensus", soit par vote.
La gauche radicale cristallise les tensions. Son chef charismatique et provocateur, Jean-Luc Mélenchon, est considéré comme un repoussoir, y compris dans son propre camp.
La députée LFI Clémentine Autain avait appelé dès dimanche soir les députés du NFP à se réunir dès lundi "en assemblée plénière" pour proposer au président, à l'issue d'un vote, un Premier ministre qui ne sera "ni (l'ancien président socialiste, élu député) François Hollande, ni Jean-Luc Mélenchon".
Lundi, la députée LFI Mathilde Panot a estimé que M. Mélenchon, 72 ans, "n'est absolument pas disqualifié", laissant augurer de tractations difficiles. "Jean-Luc Mélenchon est celui qui a réappris à la gauche à gagner, celui qui a redonné de l'espoir à des millions de personnes en faisant 22% à l'élection présidentielle" de 2022, a-t-elle argué.
Deuxième force nationale, au prix d'une résilience que nul ne lui prêtait après le premier tour, la majorité présidentielle s'en sort mieux que prévu.
Emmanuel Macron, qui n'a pas pris la parole, a fait savoir qu'il attendait de connaître la "structuration" de la nouvelle Chambre pour décider qui appeller au poste de Premier ministre.
Son Premier ministre Gabriel Attal a indiqué dès dimanche soir qu'il lui remettrait lundi sa démission, conformément à la tradition républicaine. Pour autant, il s'est dit prêt à rester à son poste "aussi longtemps que le devoir l'exigera", à l'approche de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques.
La majorité sortante présentera des "conditions préalables à toute discussion" en vue d'une majorité, a prévenu le patron de Renaissance et ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné, citant la laïcité, la construction européenne et le soutien à l'Ukraine.
"Jean-Luc Mélenchon et un certain nombre de ses alliés ne (pouvaient) gouverner la France", a-t-il prévenu.
Quant au RN, il progresse comme jamais au Parlement mais finit bien loin de la majorité relative promise par les sondages, plus encore de la majorité absolue rêvée.
"Notre victoire n'est que différée", a réagi la cheffe de file de l'extrême droite Marine Le Pen, quand le candidat à Matignon Jordan Bardella fustigeait "l'alliance du déshonneur" du front républicain formé contre son camp.
Le RN est la seule force assurée lundi d'être dans l'opposition, mais avec une voix plus forte que dans l'assemblée sortante. Et Marine Le Pen continue de viser la présidentielle de 2027.
Mais pour l'heure, elle doit accepter qu'une majorité de Français ne veuille pas de l'extrême-droite aux affaires et que le plafond de verre qu'elle espérait casser a été plus solide que prévu.
Dimanche soir, des milliers de personnes se sont réunies place de la République, à Paris, pour fêter sa défaite dans une ambiance joyeuse de feux d'artifice, clameurs et explosions de joie, certains entonnant l'hymne nationale "La Marseillaise".