Emmener ses enfants en boîte: l’idée de Londoniens pour revivre leurs années clubbing


AFP
Mercredi 30 Avril 2014

Emmener ses enfants en boîte: l’idée de Londoniens pour revivre leurs années clubbing
Dans ce bistrot du sud de Londres, les basses résonnent et la piste de danse, plongée dans une semi-obscurité, est pleine à craquer. Signe particulier: les “teufeurs” jouent avec des ballons et beaucoup portent encore des couches.
Dernière trouvaille d’anciens clubbers devenus parents, la “rave party familiale” consiste à passer une après-midi en boîte avec sa progéniture, au son de musiques électroniques.
L’endroit, un peu miteux, qui abrite habituellement des fêtes jusqu’au bout de la nuit, se transforme donc samedi en aire de jeux pour (très) jeunes branchés, de 14h à 16h30.
“C’est une idée géniale”, s’enthousiasme Paul Crawley, 34 ans, qui ondule délicatement sur le dancefloor, sa fille Camille collée à lui dans un porte-bébé. “De la bière, la fête, les enfants. Que demander de plus?”
Le seul inconvénient, explique-t-il, c’est que “des copains m’ont proposé de sortir hier soir et j’ai dû dire non, afin d’être sobre pour cette fête”.
Dans des fauteuils en cuir, des mères donnent le sein. Des enfants sont absorbés à peindre et dessiner autour d’une table, tandis que des images sont projetées au mur, au-dessus de leurs têtes.
Dans une pièce à côté, des DJs passent des morceaux de house, de funk et drum’n’bass à bon volume, même si les organisateurs assurent que le niveau est adapté aux jeunes oreilles.
Le roi incontesté de la piste est Caelan, 5 ans, qui esquisse agilement des pas de danse, chaussé de baskets blanches impeccables. “Garde le rythme!” l’encourage son père, Michael Edie, animateur sur la radio musicale londonienne Rinse FM, tandis qu’une petite fille en robe de princesse admire le spectacle. 
Face à son fils qui prend des cours de danse depuis l’âge de trois ans, le père reste obstinément assis. “Vous n’allez pas me voir danser, prévient-il en riant. Je suis loin d’être aussi bon que lui!”
A mille lieues de l’ambiance aseptisée des salles de jeux habituelles, l’endroit, décati, sent fortement la bière.
Un peu trop au goût de Jody Bullough, une mère de 43 ans venue de Burnley dans le nord de l’Angleterre.
“C’est vraiment sale”, râle-t-elle devant les mains crasseuses de sa fille Jasmine, six ans, qui vient de passer un moment à jouer par terre.
Mais les lieux lui rappellent quand même de bons souvenirs. “J’avais l’habitude de venir ici il y a des années, quand j’habitais à Londres et qu’on sortait faire la fête”, confie-t-elle.
A côté, une de ses amies, Rebecca Smith, 40 ans, débardeur et coupe de cheveux à la garçonne, est en plein numéro de danse du poulet avec sa fille. Qui finit par aller se faire poser de faux tatouages au bar, laissant sa mère se déchaîner sur la piste.
“Nous n’avons pas renoncé à ce qui nous plaît”, explique l’organisatrice de ces soirées, Hannah Saunders, ancienne fonctionnaire de 45 ans, qui a monté sa société d’événementiel, Big Fish Little Fish.
Cette ex-fêtarde, qui passait ses week-ends dans des clubs ou des usines désaffectées, et ses vacances à Ibiza, est aujourd’hui mère de deux enfants âgés de moins de quatre ans.
Et même si les concerts et spectacles pour jeunes publics ne manquent pas à Londres, la musique proposée était trop commerciale, pas assez pointue à son goût. D’où l’idée de lancer ces après-midi familiaux en boîte. “Mes enfants aiment écouter mes morceaux favoris de drum’n’bass, je savais que ça marcherait”, assure-t-elle.
Les anciens clubbers devenus parents ont quand même dû s’assagir du côté des paradis artificiels et de la consommation massive d’alcool. Si les verres de bière en plastique s’empilent, tout le monde repart la démarche assurée et l’oeil vif à la fin de la fête.
 


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