Emmanuel Macron réagit aux Gilets jaunes

Il faut "entendre les protestations d'alarme sociale" sans "renoncer à nos responsabiltés"


Mercredi 28 Novembre 2018

Le gouvernement ne recevra pas les porte-parole des Gilets jaunes
"Nous devons entendre les protestations d'alarme sociale" mais "sans renoncer à nos responsabilités" car "il y a aussi une alarme environnementale", a estimé mardi Emmanuel Macron lors de la présentation de la programmation pluriannuelle de l'énergie.
Evoquant le mouvement des "Gilets jaunes", qui a "donné lieu à des manifestations importantes et aussi à des violences inacceptables", il a souligné ne pas "confondre" les casseurs avec "la manifestation sur laquelle ils se sont greffés".
"Je ne confonds pas les casseurs avec des concitoyens qui veulent faire passer un message", a-t-il assuré, en disant éprouver "de la compréhension" pour eux. "Mais je ne céderai rien à ceux qui veulent la destruction et le désordre, car la République, c'est à la fois l'ordre public et la libre expression des opinions", a-t-il insisté.
A propos de la transition énergétique, il a estimé qu'elle ne doit pas se faire à "n'importe quel prix". "Je refuse que s'installe une France à deux vitesses", a-t-il souligné à cet égard.
Car, a-t-il jugé, "ceux qui disent que ce sont, au fond, toujours les mêmes qui font les efforts", "ont raison".
Evoquant le discours, "depuis des années", consistant par exemple à dire "vous n'avez pas les moyens de vous loger dans les grandes villes, c'est pas grave, allez vous installer dans une ville périphérique", il a considéré que "nombre de nos concitoyens sont aujourd'hui (...) les premières victimes" de cette politique.
"On leur présente aujourd'hui la facture de quarante ans de petites décisions d'ajustement", a-t-il déploré, tout en estimant que "nous avons tous notre part de responsabilité sur ce sujet".
"Nous devons donc entendre les protestations d'alarme sociale mais nous ne devons pas le faire en renonçant à nos responsabilités pour aujourd'hui et pour demain parce qu'il y a aussi une alarme environnementale", a-t-il jugé.
Au-delà, les Français dénoncent aujourd'hui "à juste titre" des "inégalités sociales et territoriales" bien souvent "doublées d'inégalités environnementales".
Ainsi, "vouloir en quelque sorte traiter l'urgence sociale en renonçant à toute ambition environnementale et énergétique, c'est installer nos concitoyens les plus fragiles, nos travailleurs les plus modestes, dans la situation où collectivement, progressivement, insensiblement, nous les avons plongés depuis des décennies".
Par ailleurs, le gouvernement ne recevra pas les représentants des "Gilets jaunes" "en l'état actuel des discussions", a indiqué Benjamin Griveaux mardi, soulignant que certains manifestants "contestent leur légitimité" et jugeant que "le bon échelon pour commencer, c'est le territoire".
Une "délégation" de huit "communicants officiels" des "Gilets jaunes" a été créée pour engager une "prise de contact sérieuse et nécessaire" avec les autorités et porter une série de revendications, ont-ils annoncé lundi. Mais leur représentativité fait débat au sein même d'un mouvement hétéroclite né hors de tout cadre politique ou syndical.
Benjamin Griveaux a noté mardi "déjà des dissensions, non pas entre ces porte-parole", mais le fait que des manifestants "expliquent qu'ils ne leur reconnaissent pas la légitimité pour porter la parole du mouvement". "On voit là la difficulté à s'organiser", a-t-il souligné.
"Sans doute le bon échelon pour commencer, c'est le territoire car c'est là que sont ancrés les gilets jaunes", a-t-il ajouté à propos des débats prévus dans les territoires, en évoquant la diversité des problèmes rencontrés localement.
Dans ces conditions, le gouvernement recevra-t-il ces porte-parole ? "En l'état actuel des discussions, ça n'est pas le cas", a-t-il répondu.
"Une fois qu'ils seront organisés et qu'il n'y aura plus de contestation, j'ai dit hier que nous étions ouverts au dialogue, et nous le serons", a-t-il ajouté.
Sur CNews, le chef de file des sénateurs LREM François Patriat a abondé, disant ne pas penser que le gouvernement les recevrait "dans l'immédiat", "en l'état actuel, face à des revendications qui ne sont pas structurées, ou alors vraiment très dispersées, très vastes, parfois incohérentes".


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