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“Le cadre réglementaire
des Chambres professionnelles pose problème.
Ces élections vont se dérouler sans
une refonte du statut
de ces Chambres”
La campagne électorale pour les élections des Chambres professionnelles a démarré le 28 juillet. Elle devra prendre fin le 6 août prochain à minuit, la veille du jour du scrutin. Une échéance fort attendue par les opérateurs économiques et la classe politique. Trois raisons expliquent cet intérêt. La première est relative à la capacité du gouvernement à gérer le processus électoral dont le scrutin des Chambres professionnelles n’est que la première étape. La deuxième a trait au contexte dans lequel ces élections vont se dérouler et dont plusieurs contraintes risquent d’altérer le bon déroulement. La troisième est afférente au cadre législatif et notamment à l’application des dispositions de la nouvelle Constitution de 2011 qui dote « les organisations syndicales des salariés, les Chambres professionnelles et les organisations professionnelles des employeurs » de pouvoirs à même de défendre et promouvoir les droits et les intérêts socioéconomiques des catégories qu’elles représentent.
« Ces élections interviennent dans un contexte particulier. C’est celui de la promulgation d’une nouvelle Loi suprême et l’adoption d’un nouveau découpage régional. Aujourd’hui, il y aura 12 Chambres régionales de commerce, d’industrie et de services et autant pour l’artisanat et l’agriculture. Les Chambres maritimes se limitent, quant à elles, à quatre, comme par le passé », nous a indiqué Larbi Ben Slimane, premier vice-président du Syndicat national des commerçants et des professionnels (SNCP). Le nouveau découpage conçoit des Chambres régionales sur de vastes territoires. « Ledit découpage a été imposé sans consultation préalable des concernés et son leur accord. Pis, il coupe les professionnels de leurs bases. On est loin de l’expérience française qui instaure un découpage territorial qui correspond à trois niveaux, à savoir régional, départemental et infra-départemental », nous a-t-il précisé.
Nabil Nouri
“Les préparatifs vont bon train.
Les sièges de l’USFP sont ouverts
et nos militants sont mobilisés”
Pourtant, il n’y a pas que le découpage qui pose problème. Le cadre réglementaire des Chambres professionnelles suscite également le débat. « Ces élections vont se dérouler sans une refonte du statut de ces Chambres. Ces dernières n’ont qu’un rôle purement consultatif, souvent détourné par les collectivités locales. Pire encore, ce rôle a été attribué aux Chambres professionnelles sans leur donner les outils et les moyens nécessaires pour mener à bien cette mission. Ceci d’autant plus que plusieurs contraintes d’ordre financier rendent le travail de ces Chambres difficile voire impossible », nous a expliqué Larbi Ben Slimane avant de poursuivre : « Le manque de personnel compétent pose aussi problème. Les matières grises préfèrent voir du côté du secteur privé où les salaires sont plus alléchants. L’ensemble de ces facteurs ont fait des Chambres professionnelles des coquilles vides alors qu’elles sont censées être de vraies locomotives économiques dotées de fortes attributions et d’un positionnement stratégique».
Une situation qui résulte selon le vice-président du SNCP d’un processus historique marqué par un conflit latent entre l’Etat et ces institutions. «Les Chambres professionnelles ont été créées par des résistants et des militants de gauche. Ce qui n’a jamais été bien accueilli par le Makhzen qui a toujours eu des suspicions et des réserves à l’égard de ces Chambres », nous a-t-il expliqué.
Le timing du déroulement de ce processus s’ajoute également à la liste des contraintes pointées du doigt. L’ensemble des opérateurs économiques concernés par ces élections sont presque unanimes à critiquer la date choisie pour tenir ces élections. «Le mois d’août coïncide avec la période des vacances et beaucoup de professionnels préfèrent prendre leurs congés en cette période. Ce qui va certainement impacter le taux de participation qui risque d’être faible», a déploré Nabil Nouri, membre du bureau exécutif du Syndicat des commerçants et des professionnels. Un avis que partage Larbi Ben Slimane qui pense que le timing a été mal choisi. Les deux acteurs économiques s’accordent aussi à dire que les listes électorales doivent être revues de fond en comble. « On ne demande pas seulement la révision de ces listes ou leur mise à jour. On exige leur révision complète», nous a lancé Nabil Nouri. « Ces listes ont été concoctées dans un passé peu reluisant marqué par la corruption et la prévarication. Elles comportent des noms de personnes décédées ou qui n’ont plus rien à voir avec les professionnels du secteur. Il s’agit donc de listes dépassées », nous a précisé Larbi Ben Slimane qui estime que la situation est plus compliquée puisque les inscriptions sur les nouvelles listes demeurent difficiles vu la pléthore des procédures administratives. «Beaucoup ont renoncé à s’inscrire vu les contraintes rencontrées. Et certains ont souffert le martyre pour constituer des listes électorales », nous a-t-il souligné.
Cependant, et malgré ces contraintes, la mobilisation des parties concernées n’a pas été entamée. « Les préparatifs vont bon train. Les sièges de l’USFP sont ouverts et nos militants sont mobilisés. On pense que cette échéance électorale n’est pas moindre que les prochains scrutins », nous a précisé Nabil Nouri. Quant à Larbi Ben Slimane, il a exprimé le souhait de voir ces élections se dérouler dans de bonnes conditions, être transparentes et intègres. « On reste néanmoins vigilants vu que les anciennes pratiques de triste mémoire persistent encore », a-t-il conclu.