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“Jusqu’à la victoire toujours !”, a clamé le Président sortant - en reprenant un célèbre slogan du guérillero cubain Che Guevara - devant des centaines de ses partisans agitant les drapeaux verts près du siège de son parti Alianza Pais à Quito.
“Mes premières paroles sont à l’attention du peuple équatorien, de remerciement profond (...) car nous avons gagné de manière écrasante”, avait déclaré plus tôt le Président équatorien déjà élu en 2006, depuis Guayaquil, grande ville du sud et bastion de l’opposition.
Auparavant, trois sondages réalisés à la sortie des urnes avaient donné Rafael Correa vainqueur avec 54 à 55% des suffrages. Vers 01h30 (6h30 GMT) des résultats partiels, portant sur 16% des bulletins faisaient état d’une victoire du Président dès le premier tour, avec 50,2% des voix, selon le Conseil national électoral.
Les Equatoriens étaient appelés dimanche à choisir l’ensemble de leurs représentants, un scrutin pour lequel Rafael Correa, tenant d’un “socialisme du XXIe siècle” comme son allié vénézuélien Hugo Chavez, partait favori.
La victoire du Président sortant dès le premier tour serait historique: avant lui, aucun chef de l’Etat n’a été élu de la sorte en Equateur, du moins depuis le retour de la démocratie dans ce pays en 1979. Dimanche soir, toutefois, son principal opposant n’était pas prêt à admettre facilement sa défaite.
“Les résultats qui sont annoncés ne sont pas officiels”, a déclaré le nationaliste Lucio Gutierrez, qui aurait obtenu 30,4% des suffrages, selon des résultats partiels. Il a aussi assuré que son parti avait gagné dans au moins cinq provinces, contrairement à ce qui était annoncé. “Ceci est une guerre de l’information”, a-t-il dit, affirmant que des “fraudes” avaient été constatées.
Agé de 46 ans, Rafael Correa a remis son mandat en jeu après l’adoption en septembre 2008 d’une nouvelle constitution d’inspiration socialiste.
Si les résultats sont confirmés, M. Correa l’aura emporté en dépit des problèmes de l’économie équatorienne, qui a commencé à ressentir l’effondrement des cours du pétrole, sa principale ressource.
“La crise est bien tangible. Il n’y a plus de clients”, déplorait dimanche devant le siège du parti Alianza Pais Franklin Aimacana, un vendeur ambulant de 35 ans sympathisant du Président. Mais ajoutait-il, ses partisans le soutiennent car “soit on part tous, soit on se relève tous ensemble”.
“C’est le seul Président en dix ans qui s’est occupé des gens”, disait un autre “Correista”, Santiago Cano, de 26 ans.
En deux ans, Rafael Correa a assis son autorité, porté par la flambée pétrolière qui lui a permis de multiplier les programmes sociaux, dans un pays où 38% de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Cet économiste de gauche a également tenu tête aux compagnies pétrolières étrangères, exigeant davantage de dividendes, et a décidé en décembre de déclarer l’Equateur en moratoire sur un tiers de sa dette internationale, soit près de trois milliards de dollars, jugée “illégitime”.
En fin de soirée, de nombreux journalistes équatoriens ont pressé le Président de questions sur son programme économique, jugé peu tenable par certains spécialistes en l’absence des dividendes pétroliers.
Il a répondu que le “plus dur” était passé et que la politique économique de son pays avait été “incroyablement réussie”. Il a assuré qu’il n’allait pas “se calmer”, mais au contraire devenir “plus radical” contre “la misère insultante”.