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Les enjeux du développement durable en débat à Fès
En cette quatrième année législative, aucune députée n'est présente dans les instances de la c
Chambre basse. C'est officiel. Depuis lundi 11 octobre et une séance d'élection en plénière, le bureau de la Chambre, fort de 13 membres dont 8 vice-présidences, ne compte plus aucune députée. Après Fatna El Khyel du Mouvement populaire et l'islamiste Bassima Hakkaoui qui y ont siégé chacune à son tour lors des 2ème et 3ème années législatives, les députées sont les grandes absentes de cette instance dirigeante de la première Chambre. Motif ? " Aucun parti n'a jugé nécessaire de présenter une de ses députées pour le représenter au sein du bureau du Parlement. Les enjeux sont hautement masculins. Les marchandages se sont faits entre hommes. Dans le cas d'espèce, les femmes ont fait de la figuration. C'est comme si nous étions là juste pour enjoliver la vitrine ", fulmine une députée de l'opposition.
La situation n'est guère meilleure pour les présidences de commissions desquelles les femmes ont été là encore écartées. Deux femmes ont présidé, avec un talent reconnu de tous, deux commissions : les affaires étrangères et les secteurs sociaux. En effet, lors de l'année législative passée, la députée USFP Saadia Saadi a présidé aux destinées de la commission des secteurs sociaux, succédant à l'élue du PJD Bassima Hakkaoui. Quant à la commission des affaires étrangères, de la défense nationale et des affaires islamiques, elle était dirigée par la RNI Mbarka Bouida, la plus jeune députée du Parlement. Devenu premier groupe de la Chambre des députés, le Rassemblement national des indépendants qui a constitué depuis la session parlementaire du printemps un groupe parlementaire commun avec l'Union constitutionnelle, a préféré se départir de la commission des affaires étrangères- c'est le MP Driss Sentissi qui en est aujourd'hui à la tête- et choisir celle des finances et du développement économique désormais présidée par Chaoui Belassal, l'ancien patron du groupe parlementaire de l'Union constitutionnelle. " La commission des finances est stratégique pour la majorité. Nous nous devions de la prendre ", explique plutôt maladroitement un député du parti de Salaheddine Mezouar.
Cinquième sur le tableau, l'USFP a, elle, fait le choix de la commission des secteurs productifs dont la présidence est assurée par Driss Chtibi.
Latéfa Bennani Smirès, reconduite à la tête du groupe parlementaire istiqlalien de l'unité et l'égalitarisme, fait figure de rescapée. Elle est l'unique femme à diriger sous la coupole un groupe parlementaire. Une performance à saluer en ces temps d'orage pour la moitié de la société.
" A deux ans des élections législatives, tout cela est de mauvais augure. Aujourd'hui les femmes sont quasi-invisibles au Parlement et ne figurent pas dans les instances de la Chambre des députés. Nous sommes toujours dans le discours et les belles phrases alors qu'en fait, les femmes sont les éternelles sacrifiées sur l'autel des intérêts ", s'indigne une parlementaire de la majorité avant de rappeler que " le Maroc a célébré il y a à peine quelques jours la Journée nationale des droits des femmes ".
Les Marocaines parviendront-elles à constituer la masse critique en représentant le tiers du prochain Parlement ? La question se pose aujourd'hui plus que jamais au regard de la décision partisane d'écarter les femmes des instances dirigeantes de la première Chambre. Une volonté politique forte de l'Etat fait figure d'urgence pour que cesse le massacre. " D'autant que le Forum des femmes parlementaires ne s'est pas réuni depuis plus d'une année ", conclut une députée dans un soupir qui en dit long…