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A l’évidence Mostafa El Khalfi ne l’entend pas de cette oreille et préfère procéder à sa propre lecture (idéologique et étroite) de la Loi suprême du pays. Après avoir tenu deux réunions –dont une informelle- avec les représentants du SNPM au sujet du CNP, le ministre de la Communication a transmis son projet au secrétariat général du gouvernement sans même que le Syndicat national de la presse n’ait eu copie de la version finale made in El Khalfi. «Le bureau exécutif du syndicat lui en avait pourtant demandé copie. Il n’en a rien fait. C’est tout simplement de la rétention de l’information. Ce qui est d’autant plus grave que ce responsable gouvernemental s’est emparé d’un dossier qui n’est pas le sien mais celui des journalistes. Il s’est auto-octroyé le droit d’élaborer un Conseil national de la presse, d’en imaginer la composition, les méthodes de désignation alors que ce n’est pas à lui de le faire. Quant à la concertation, M. El Khalfi a prouvé qu’il ne savait pas y faire, l’affaire des cahiers des charges des télévisions publiques et ses dommages collatéraux sont toujours là pour le prouver», martèle un activiste du syndicat.
Après les grilles des programmes des médias audiovisuels publics faites dans le secret des locaux du ministère de la Communication, voici venu le tour du Conseil national de la presse. L’interventionnisme du gouvernement et notamment du ministre de la Communication est aujourd’hui une réalité amère que les hommes et femmes de médias ont du mal à admettre. «C’est toute la légitimité du Syndicat de la presse qui représente le corps journalistique qui est aujourd’hui remise en cause et bafouée par M. El Khalfi», soupire une journaliste affiliée au SNPM.
Sous la pression de l’instance exécutive du Syndicat national de la presse marocaine, le président du syndicat a adressé le 7 mai dernier un mémorandum au ministre de la Communication pour le sommer de lever le voile sur le projet de Conseil national de presse qu’il aurait d’ores et déjà mis dans le circuit de l’adoption en l’adressant aux services de M. Dahak.
Des élections de
journalistes dans
les tribunaux !
Une lettre dont « Libération » a obtenu copie et dans laquelle Younes Moujahid signifie clairement que le SNPM ne saurait valider un tel projet de Conseil de la presse dont l’élaboration est en violation avec la Constitution. «Les acquis démocratiques sont menacés. Ce que fait M. El Khalfi montre qu’il n’y a pas de changement dans la méthodologie de travail. Ce sont les mêmes méthodes qui sont utilisées comme si le Conseil national de la presse était un projet gouvernemental. Ce que nous rejetons en bloc parce que le CNP n’est pas un appendice ou un instrument du ministère de la Communication. M. El Khalfi doit nous dire clairement quel rôle le gouvernement joue dans la conception du Conseil national de la presse. Quelle sera sa composition et selon quelle procédure?» précise un responsable du Syndicat national de la presse. Des questions essentielles surtout si l’on sait que dans son projet M. El Khalfi propose que l’élection des membres du Conseil de la presse se déroule sous la supervision de juges et dans l’enceinte de tribunaux. Une première version du projet exclusivement ministériel prévoyait que ces élections se déroulent au siège du ministère de la Communication alors que c’est au Syndicat national de la presse marocaine et à lui seul d’organiser ce scrutin. «On croit rêver. Des élections qui ont trait à la déontologie et à l’éthique dans la profession qui se déroulent dans des tribunaux ! C’est comme si on demandait à un parti, le PJD, par exemple, d’organiser l’élection de ses instances dans un tribunal ! Tout cela est kafkaïen ! » s’exclame l’un des dirigeants du SNPM.
Après les cahiers des charges des médias audiovisuels publics, et en attendant la réforme du Code de la presse, une nouvelle bataille a commencé dans le secteur journalistique. El Khalfi en sortira-t-il cette fois indemne ?