«El Haj Aiboud», nouveau téléfilm de Jamal Belmejdoub : Un pèlerinage sous conditions pour La Mecque

Partira ou ne partira pas ? La question taraude depuis un certain temps les membres de deux familles voisines d’une bourgade située dans la région de Kénitra où débute l’intrigue du film. D’abord, les Aiboud dont le père vient de recevoir de son fils unique, Said, un billet d’avion et les frais de séjour pour effectuer un pèlerinage à la Mecque.  Puis les Kebbour, notamment le père qui ne supporte pas l’idée de savoir que son voisin va effectuer un voyage spirituel en Terre Sainte.
Telle est la trame du nouveau téléfilm signé du réalisateur Jamal Belmejdoub et du scénariste Youssef Karami. Une comédie sociale magnifiquement servie par un casting de choix. Moulay Youssef Khaldi, Aziz El Hattab, Adman Mouhejja, Rim Abdou,  Larbi Sassi, Nezha Badr,  khadija Adly et bien d’autres nous offrent ici une histoire singulière pleine de rebondissements. Et où humour, doutes et soupçons confèrent au film l’attention qu’il mérite.
«J’ai tout de suite flashé quand on a proposé le scénario tellement le potentiel comique grâce aux différentes situations était intéressante. Je me suis aussitôt mis à l’œuvre avec le scénariste, Youssef Karami, puis 2M a produit. C’est donc le choix du potentiel comique qui m’a vraiment convaincu de réaliser ce film », confié à Libé Jamal  Belmejdoub lors de l’avant-première du film qui a eu lieu jeudi soir à Casablanca.
S’agissant du choix de Kénitra comme lieu de tournage, le réalisateur se justifie en ces termes : « Lorsque le scénario a été approuvé par 2M, j’ai tout de suite pensé à Kénitra, comme ville de tournage. J’ai voulu sortir de Casablanca et donner la possibilité de faire découvrir cette magnifique ville qui m’est aussi chère : j’y ai fait une partie de mes études primaires et secondaires. En plus, sur un plan scénaristique les décors convenaient ».
 
Alors que le vieux paysan savoure l’heureuse nouvelle, Kebbour ne trouve pas mieux que de distiller autour de lui une triste rumeur sur Said qui parvient aux oreilles de son très pieux voisin. Soupçonneux, ce père jaloux raconte à qui veut l’entendre que l’ascension du jeune fonctionnaire trouverait son origine dans des trafics illicites. Ne comprenant pas qu’un simple fonctionnaire puisse mener une vie aussi fournie : un logement, une belle voiture en plus des moyens d’offrir à son père un billet pour le Haj, il suspecte Said de tromper dans le trafic de drogue.
Des soupçons qui changent toute la donne pour Aiboud, persuadé qu’il ne peut effectuer son Haj avec de l’argent de la drogue. Pour en avoir le cœur net, et malgré les conseils de son épouse et son neveu Driss lui demandant de ne prêter aucune attention à ces rumeurs, le vieux paysan décide de partir en ville pour y rencontrer son fils.
Mais le périple ne sera pas de tout repos pour cet homme pieux qui se retrouvera dans des situations et des lieux peu recommandés pour celui qui prétend aller au Haj.
Retrouvera-t-il son fils ? Saura-t-il si ce dernier est vraiment trompé dans la drogue ? Ira-t-il à la Mecque? Telles sont les questions que se poseront les téléspectateurs tout au long de ce film de 90 minutes, produit par 2M. Une comédie cocasse qui promet un excellent moment de détente dont le message est des plus clairs : «On a tout simplement voulu montrer qu’il y a des gens qui restent fidèles à leur principe et ce même si on leur donne tout l’or du monde».