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Dès les premières notes, et vu la manière avec laquelle elle tient l'instrument tout en faisant des pas de danse, on est vite séduit par le rythme et la beauté du geste. Un geste libre puisque le jazz, c'est en fait ça, une musique qui fusionne toutes les musiques du monde et touche tous les cœurs.
"Pour moi, le jazz, c'est la musique du cœur et de l'humanité entière", comme se plaît-elle à dire en s'exprimant délicieusement dans un français presque parfait, ce qui est très rare au pays de la valse où les langues couramment parlées sont l'allemand et l'anglais.
Dans une interview accordée à la MAP sur la terrasse d'un café dans un des plus beaux quartiers du 1er Arrondissement de Vienne, Stephansplatz, l'artiste que le public marocain aura l'occasion de découvrir prochainement à Rabat, ajoute qu'il est très important d'être ouvert sur l'autre, quelle que soit son appartenance, sa religion et sa condition humaine.
Cette passion pour le jazz et surtout cette immense capacité d'improvisation font que cette saxophoniste qui compose ses musiques et joue également sur le Dudduk (un instrument à vent arménien semblable au hautbois) est toujours sollicitée par des groupes musicaux de différents styles.
"Quand je joue au saxo pour la première fois avec un groupe, je prends d'abord le temps d'écouter pour m'imprégner de leur musique avant de me jeter corps et âme dans la mélodie'', dit-elle, notant que ce qui compte le plus pour elle, c'est le moment où elle ressent une parfaite harmonie avec les autres membres de la formation. Une totale symbiose et une liberté dans le geste et le rythme nécessaires au préalable pour qu'elle puisse faire parler son instrument et transmettre son message de l'instant.
Dans ses concerts, en Autriche, elle se produit en compagnie d'une dizaine de groupes, entre autres, le groupe "Maghreb Vibration" dont le leader n'est autre que le chanteur Karim Chajry, un jeune artiste marocain originaire de Casablanca dont le premier album sortira dans les bacs avant la fin de l'année courante.
Lui comme d'ailleurs tous les artistes des autres groupes avec qui elle joue, ne cache pas son admiration pour cette saxophoniste qui a le rythme africain dans la peau. Une passion pour la musique africaine qui a poussé Edith Lettner à effectuer plusieurs séjours d'initiation en Afrique, notamment au Sénégal qu'elle a visité au moins 12 fois avec au programme des concerts et aussi des expositions plastiques. Car, cette gracieuse musicienne est aussi à ses moments artiste peintre, à cheval entre l'expressionisme et l'abstrait. Admirable!
Mais ce qui étonne le plus chez cette saxophoniste de talent très modeste : "J'apprends toujours", ne cesse-t-elle de répéter, c'est qu'elle a commencé assez tardivement sa carrière dans le jazz.
«En Autriche, berceau de la musique classique dans le Vieux Continent, les enfants sont plutôt dirigés vers ce genre musical comme il a été le cas pour moi en commençant très tôt l'apprentissage du piano", confie-t-elle, affirmant que malgré la beauté et la profondeur de la musique classique, il n'en reste pas moins que sa pratique exige de la rigueur et beaucoup de "technicité" à quelques exceptions près, citant, à ce titre, le génie de Mozart et surtout du compositeur, pianiste et chef d'orchestre autrichien, Gustav Mahler, son préféré parce que "sa musique émane du cœur et va tout droit au cœur", relève-t-elle tout en répondant au même moment à la sollicitation d'un jeune Camerounais qui vend un journal africain "We The People" qui traite dans son dernier numéro de la situation des réfugiés et des immigrés clandestins en Autriche.