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La première représentation de cette création, mêlant théâtre, musique et danse contemporaine, a eu lieu en début de mois à la Salle Gérard Philipe de l’Institut français de Rabat. L’occasion pour le public amateur de théâtre et curieux «de découvrir (et apprécier) le travail d’étape» réalisé par une troupe qui ne s’éloigne jamais de la scène.
La restitution de « Hadda » devait être aussi l’occasion « de créer un moment d’échange entre artistes et public autour de cette pièce », souligne-t-on du côté de la compagnie qui a bénéficié de la collaboration artistique de Salima Moumni, Yacine Sebti, Imane Aroub et Driss Karim.
Écrite et mise en scène par Jaouad Essounani, la nouvelle création est interprétée par la comédienne Meryem Zaimirelate. La pièce, dont le texte fut choisi en 2012 par le « National theatre of Scotland » pour être monté par Ben Harrison, plonge le spectateur au cœur de l’intimité d’une femme analphabète au destin peu enviable. Hadda, c’est d’elle qu’il s’agit, a été « prostituée, maîtresse d’un militant marxiste-léniniste marocain pendant les années de plomb (avant de devenir la) femme d’un imam ancien moudjahid », suggère le synopsis.
Bien que violée et torturée, cette femme est aussi aimée. Avec une force qui est la sienne, elle raconte ses péripéties. Toutes ses vies et son parcours sinueux « dans un pays en proie aux changements, pétri de contradictions et d’amalgames entre le profane et le sacré. Elle s’adresse à Dieu comme elle s’adresse à vous, pensant tout haut ce qui se dit et se pense tout bas », revèle-t-on.
Au-delà de l’histoire on ne peut plus sombre de Hadda et de ses mésaventures, cette pièce révèle un metteur en scène invitant de nouveau les artistes «à une nouvelle aventure poétique et pluridisciplinaire qui trouve sa résonance politique dans l’actualité de notre condition humaine», note-t-on.
«Hadda» est bien plus qu’une pièce, en livrant les réflexions intimes d’une femme analphabète venant d’en bas, tel qu’il est précisé dans une note de la troupe, elle «interroge des faits politiques, historiques et religieux avec un geste naïf et poétique».
Précisons que la musique de la pièce est composée par Singhkeo Panya (composition originale), Simon Daubelcour et Sophie Margat. Avec Imane Reghay (assistante à la mise en scène). Promouvoir une action culturelle, citoyenne et artistique libre est l’objectif de la Compagnie Dabateatr qui tient à «créer des passerelles autant entre les hommes qu’entre les disciplines et les cultures». L’essentiel étant, semble-t-il, de ne jamais dévaloriser cet art si cher à ses membres : le théâtre.