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Né en 1963 à Casablanca, Hakim Ghazali embrasse le monde de la peinture dès son jeune âge. Sa première exposition individuelle remonte à 1985, soit un an avant l'obtention de son baccalauréat, section arts plastiques au Lycée Jaber Ibnou Hayane à Casablanca. Dix ans après, il décroche un diplôme de l'Ecole supérieure d'art et de design d'Amiens.
Et au fil du temps, il se crée un univers d'émotions matérialisées par des couleurs et des formes. Sur la toile, c'est la couleur qui peut conditionner son sujet, parfois sorti d'un rêve. D'autres ambiances et de nouvelles lumières enveloppent ses inspirations. Actuellement, l'artiste travaille sur un thème fort original : la muralité. C'est d'ailleurs la marque déposée de son dernier travail. Ses toiles sont riches en effets de matière, dominées par l'action du temps «comme un mur» et l'ardeur du soleil «après des pluies abondantes». C'est ce que constate également le galeriste et critique d'art Aziz Daki pour qui la richesse de la matière que déploie Ghazali dans ses œuvres constitue l'origine de la sobriété de sa peinture. «L'apparent minimalisme de ses tableaux provient d'un maximalisme de matière. Le peintre suggère le moins en mettant le plus. On n'a pas idée du nombre de couches de peinture que subissent ses toiles. Au fur et à mesure qu'il les appose, il les efface. Ce paradoxe relève d'un double et indissoluble mouvement de destruction et de reconstruction. L'artiste comble tout en arasant».
Pourtant, Hakim Ghazali n'impose pas sa vision, chacun peut y voir ce qu'il veut. En témoigne Aziz Daki : « Hakim Ghazali réussit à unir dans son œuvre deux composantes rares en peinture : présence de quelques signes et densité picturale avec tout ce qu'elle comporte comme effets de matière, reliefs, crevasses, coulures, ratures, gommages, grattages, cicatrices… Rendre les signes graphiques puissants, tout en imposant une peinture qui n'a d'autre sujet que sa propre matière est précisément l'un des enjeux de la démarche esthétique de Hakim Ghazali».
Un concept unique
Dressés, les tableaux de Ghazali suggèrent une promenade au milieu de constructions, dotées de vieux murs. Ses toiles sont des murs marqués par les années, le soleil, la pluie et les intempéries. Le mur ou le concept de la muralité détermine en partie les peintures récentes de Ghazali. Il faut s’approcher d’une toile, transformer son regard en objectif et zoomer sur un détail pour se rendre compte de la variété des plans accidentés. Chaque parcelle de la toile est minutieusement traitée; chaque centimètre carré vit. «Je m’arrache les cheveux pour avoir cette matière, obtenir cet effet», explique Ghazali dans l’un des rares propos qu’il formule sur son travail.